Bénin: la Cour constitutionnelle valide une loi limitant le droit de grève
Au Bénin, la Cour constitutionnelle retire le droit de grève à trois catégories de fonctionnaires, magistrats, policiers et personnels de la santé. La décision a été rendue jeudi 28 juin au soir. Problème : cette même institution avait tranché en faveur des syndicats, après plusieurs mois de grève. Les réactions sont nombreuses à Cotonou.
Publié le :
L'interdiction de ce droit de grève avait été récusée par la même Cour en janvier. Les syndicats croyaient le dossier clos. Seulement, depuis le 6 juin, les 7 membres de l'institution ont changé avec comme président l'ancien ministre de la Justice. Statuant sur le recours de deux citoyens, elle estime que le retrait du droit de grève aux magistrats, aux policiers et aux fonctionnaires de la santé est bien conforme à la Constitution.
Les magistrats ont tenu une assemblée générale pour crier au complot. Adolphe Houssou, leader des syndicats de la santé est en colère : « Au lieu de poser la question de savoir pourquoi les gens vont en grève, ils s'acharnent à arracher le droit de grève. C'est bon, le droit a été arraché mais le pays est en danger ».
Division
La coalition pour la défense de la démocratie, regroupant Sébastien Ajavon, les anciens présidents Soglo et Yayi condamnent. Les FSP ont rassemblé la presse. « La situation est grave, alerte Jean Cocou Zounon, leur porte-parole. Le Front pour le sursaut patriotique appelle tous les démocrates et le peuple à la résistance. »
L'initiative de cet amendement vient de la majorité au Parlement. « C'est un retrait à une catégorie de travailleurs que nous nous considérons appartenir à des secteurs sensibles. », explique le député Abdoulaye Gounou. Dans la foulée de la décision rendue, le président béninois Patrice Talon a promulgué la loi.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne