Burkina Faso: l'activiste Naïm Touré est toujours en garde à vue
Au Burkina Faso, l'activiste et lanceur d’alerte Naïm Touré est toujours en garde à vue. Il devrait être présenté au parquet dans la journée de mardi 19 juin, selon son avocat. Naïm Touré a été interpellé jeudi dernier pour « incitation à la révolte ». Sur sa page Facebook, il s'était indigné du sort d’un gendarme qui était toujours en attente d'une évacuation sanitaire près d'un mois après avoir été blessé lors d'une opération antiterroriste. La société civile burkinabé se mobilise et demande sa libération immédiate.
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Dans son post Facebook, Naïm Touré réagissait à un article du quotidien national Sidwaya. On y apprenait qu'un mois après avoir reçu une balle à l'épaule lors de l'opération antiterroriste de Rayongo, un gendarme attentait toujours son évacuation sanitaire pour recevoir des soins adaptés.
L'activiste s'indignait en ces termes : « Je dis et le répète que le politicien de la majorité actuelle MPP n’a rien à foutre de vos putains de vie. De nos putains de vie à nous simples civils aussi d’ailleurs. Excusez-moi le terme. » Et il concluait ainsi, en lettre capitales : « Tous ensemble, recadrons ces vauriens. À défaut boutons-les hors de nos vues. Trop, c'est quand même trop ».
Interpellé jeudi 14 juin, Naïm Touré a passé cinq jours en garde à vue, les cinq jours maximum autorisés par la loi. Dans un communiqué conjoint, cinq organisations de défense des droits de l'homme s'en sont émues, dénonçant « une violation de la liberté d’expression ». « Il n'y a rien dans cet article qui puisse inciter des gendarmes à la révolte. C'est un cas de détention arbitraire », affirme ainsi Siaka Coulibaly l'un des signataires.
Lundi, maître Prosper Farama, l'avocat de Naïm Touré, déclarait : « monter une toute procédure pour cela, franchement, à croire que la justice n'a rien d'autre de mieux à faire ».
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