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Nigeria

Nigeria: nouvelle saisie record de Tramadol par les douanes

Saisie record des douanes au Nigeria. Elles ont mis la main sur 35 conteneurs de Tramadol, un médicament antidouleur consommé comme une drogue. Un produit peu couteux, facile à trouver qui fait des ravages dans plusieurs pays du continent. Le Nigeria a donc augmenté sa vigilance contre le trafic.

Vue aérienne de Lagos, la plus grande ville du Nigeria.
Vue aérienne de Lagos, la plus grande ville du Nigeria. creative commons
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Sur les 35 conteneurs saisis, neuf ont pour le moment été transmis à la NAFDAC (National Agency for Food and Drug Administration and Control) qui les a détruits. Depuis 2010, le Nigeria a placé le Tramadol sous contrôle national. C'est-à-dire que ce médicament est encore légal, mais distribué selon des conditions strictes, à commencer bien évidemment par une prescription médicale.

Cela ne suffit pas à lutter contre le trafic de ce médicament dont le succès réside dans son prix, deux à trois fois inférieur aux autres drogues. Dans tout le Nigeria, on trouve du Tramadol dans ce que l'on appelle les « pharmacies par terre ». C'est-à-dire les étals dans la rue de vendeurs à la sauvette. D'où l'offensive des douanes nigérianes qui ont augmenté le contrôle dans les ports. En décembre dernier, déjà, six conteneurs avaient été saisis, transportant près de 115 tonnes de Tramadol.

Ces médicaments viennent en général d'Inde ou de Chine, premiers producteurs mondiaux. Mais aujourd'hui, le succès du Tramadol est tel au Nigeria que l'on soupçonne même l'existence d'une industrie locale. Selon les données du Réseau épidémiologique sur l'usage des drogues au Nigeria, plus de 70% des Nigérians qui se droguent avec des opiacés, consomment du Tramadol.

Un problème qui affecte toute la sous-région

Niger, Mali, Burkina Faso mais aussi Bénin, Côte d’Ivoire, Centrafrique ou encore Soudan, la consommation à outrance de cet antidouleur touche désormais toute une partie du continent

« Il n’y a quasiment aucun pays qui n’est pas touché », s’inquiète Pierre Lapaque, le représentant pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale de l'office des Nations unies contre la drogue et le crime. « Sur les 5-6 dernières années, il y a eu une explosion de la consommation, et donc du trafic, de Tramadol dans la sous-région. On est passé d'environ 300-400 kilos de saisies dans la sous-région dans les années 2012-2013, et là on passe à plusieurs dizaines, voire centaines de tonnes. Donc il y a une vraie demande, un vrai marché. »

Les comprimés saisis sont généralement dosés bien au-delà des 100 milligrammes autorisés. Et ils se vendent très bien car ils ne coûtent souvent qu’une centaine de francs CFA. Or, leur consommation créée à terme une véritable dépendance.

« Ça provoque des hallucinations, de l’anxiété, ça a des implications en termes de comportement, des effets psychotiques, prévient Pierre Lapaque. Ce problème de santé publique a aussi des implications sociales, économiques, en matière de paix et de sécurité. »

Comment lutter alors contre ce fléau ? Le problème est complexe car cet antidouleur n’est pas interdit. La prévention est bien sûr essentielle. Pour Pierre Lapaque, il faut également accentuer les contrôles aux frontières et tout faire pour démanteler les filières qui font entrer ce produit dans la région.

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