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RDC / Ebola

Ebola en RDC: l'épidémie n'est pas «actuellement» une urgence de santé mondiale

L'épidémie d'Ebola en RDC n'est pas «actuellement» une urgence de portée internationale, a annoncé ce vendredi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), estimant que la situation peut «être maîtrisée». L’OMS a fourni un bilan de 25 personnes mortes, probablement du virus, mais sans que des analyses ne puissent encore le confirmer à 100%, 45 personnes présentent des symptômes suspects et 14 cas sont, eux, bien certifiés. Ce vendredi matin, Médecins sans frontières tente de se montrer rassurant face à la propagation de la maladie.

Affiche de sensibilisation au virus Ebola.
Affiche de sensibilisation au virus Ebola. RFI/Léa-Lisa Westerhoff
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OMS: l'épidémie n'est pas «actuellement» une urgence de santé mondiale

Réuni au siège de l'OMS à Genève, le comité d'urgence de l'agence spécialisée de l'ONU, a annoncé que « les conditions d'une urgence de santé publique de portée internationale ne sont pas remplies actuellement ».

« Neuf pays voisins de la RDC, y compris le Congo-Brazzaville et la République centrafricaine, ont été informés qu'ils courent un risque élevé de propagation », a indiqué l'OMS. « Le risque de propagation internationale est particulièrement grand » a déclaré Robert Steffen, le président du Comité d'urgence de l'OMS, au cours d'une conférence de presse à Genève. Mais, tempère-t-il aussitôt, il y a de fortes raisons de croire que « cette situation peut être maîtrisée » : « Il ne doit pas y avoir de restrictions de voyages ou d'entraves au commerce international. La réaction immédiate du gouvernement congolais, de l'OMS et de ses partenaires, laisse sérieusement penser que la situation peut être contrôlée. Mais si l’épidémie se propage, alors le comité d'urgence se réunira de nouveau et l'OMS reconsidérera sa décision. »

Une réunion avec les neuf pays voisins de la RDC doit avoir lieu dans les prochains jours à Genève, en marge de l'Assemblée générale de l'OMS.

Un risque élevé de propagation internationale

Le risque est grand, expliquent les experts, parce qu'un cas est à présent confirmé dans la ville de Mbandaka, qui compte 1,2 million d'habitants ; parce que le virus est apparu « dans plusieurs régions difficiles à atteindre » ; parce que Mbandaka se trouve à proximité du fleuve Congo et que le trafic régional y est important à travers les frontières poreuses.

Toutefois, expliquent les experts, « la réponse du gouvernement congolais, de l'OMS et de ses partenaires a été rapide et complète : surveillance accrue, établissement d'installations de gestion des cas, déploiement de laboratoires mobiles, engagement des dirigeants communautaires, établissement d'un pont aérien et autres interventions planifiées ». En outre, peut-on lire dans l'avis, « les préparations avancées pour l'utilisation du vaccin expérimental fournissent une autre cause d'optimisme ».

Conclusion du comité d'urgence : les différents acteurs doivent rester engagés dans une riposte vigoureuse - sans cela, précise-t-il, la situation risque de se dégrader de manière significative. Autre point important : le comité se prononce contre toute restriction sur les voyages ou les échanges internationaux. Les pays voisins doivent à ce stade, simplement « renforcer la préparation et la surveillance ».

MSF se veut rassurant

Luis Encinas, le coordinateur Urgences vaccination Ebola de MSF Belgique, et Julien Raickman, chef de mission de MSF en RDC, ont salué une prise de conscience nationale et internationale des acteurs. Pour eux, à ce stade, la réponse est rapide et rationnelle.

Ils ont rappelé que depuis la déclaration d’épidémie, 45 personnes présentant des symptômes dus à une fièvre hémorragique virale ont été recensées. Aujourd’hui, 13 cas ont été identités et certifiés en laboratoire à Bikoro et un cas dans la ville de Mbandaka.

Comme l'Organisation mondiale de la santé et le gouvernement congolais, MSF est convaincu que les 5400 doses du vaccin seront d'une grande utilité. « C'est quelque chose qui existe et qui peut probablement avoir un impact énorme en terme de contrôle », juge Luis Encinas.

Mais la vaccination vient en appui à une série d'autres activités menées à Mbandaka, à Bikoro et dans d'autres aires de santé comme « la recherche des cas, la recherche des contacts et l'identification des contacts, la formation du personnel médical, la formation des gens qui sont directement concernés par les rites d'enterrement - on sait que c'est aussi un facteur de propagation », explique Julien Raikman.

Des habitants ont déjà pris des mesures de précaution, comme Nixon qui respecte scurpuleusement, que ce soit chez lui ou au bureau, les mesures d'hygiène qui consistent à se désinfecter les mains très frequemment et aussi à éviter les contacts. Mais tout le monde ne le fait pas, regrette-t-il.

Il faudrait que les relais communautaires puissent parler, alerter les gens qu'Ebola est à nos portes et qu'il faut se prémunir, se protéger des mesures d'hygiène...

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Nixon: «les gens vivent à la normale»

Carine Frenk

Des centres de traitement d’Ebola

Sur ce nombre de personnes qui présentent des symptômes d’une fièvre hémorragique virale, le taux de décès est entre 50 et 60%. Au sujet de la prise en charge, MSF a mis en place une isolation à l’intérieur des structures de santé à Mbandaka. A Bikoro, c’est la même configuration avec 15 lits installés dans un hôpital.

En parallèle, l’organisation installe des centres de traitement d’Ebola, qui permettent d’avoir un traitement isolé, autonome et qui serait plus efficace. Un CTE de 20 lits doit être installé à Mbandaka et un autre à Bikoro, toujours de 20 lits. D’autres endroits sont également identifiés pour accueillir ces centres isolés, au cas où la situation s’aggravait.

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