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RDC

RDC: en Ituri, la crainte d'une crise alimentaire s'ajoute à la crise sécuritaire

En Ituri, après la crise sécuritaire arrive la crainte d'une crise alimentaire. Le territoire de Djugu, où se sont concentrées les attaques, est le véritable grenier de la province, réputé pour sa production de maïs et de haricots. Or ce territoire s'est vidé de ses habitants. Selon l'inspecteur provincial de l'agriculture, les trois quarts de la production de 2017 n'a pas pu être récolté, et les semis pour 2018, n'ont pas pu être réalisés, ce qui n'est pas sans conséquences. Reportage sur le marché de Bunia.

Dans le camp de déplacés de Bunia, dans la province d'Ituri, le 12 avril 2018. Les déplacés y arrivent affamés, certains après s’être cachés ou avoir fui pendant plusieurs jours.
Dans le camp de déplacés de Bunia, dans la province d'Ituri, le 12 avril 2018. Les déplacés y arrivent affamés, certains après s’être cachés ou avoir fui pendant plusieurs jours. REUTERS/Goran Tomasevic
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16 000 fcfa les 10 kilos de haricots, contre 10 000 en temps normal. Sur le marché de Bunia, les prix ont flambé et les vendeuses comme Esther ont du mal à s'approvisionner. « Il n'y a plus assez de marchandise. C'est à cause de la guerre. Ceux qui cultivaient le haricot à Djugu sont maintenant des déplacés. Ils ne peuvent plus cultiver. Alors les prix augmentent », explique-t-elle.

Thérèse, mère de famille, n'a plus les moyens de nourrir ses enfants comme avant. « J'ai remplacé les haricots par des légumes. Des feuilles de manioc, des feuilles de courge. Les enfants en mangent car il n'y a rien d'autre mais ils ne sont pas rassasiés », déplore-t-elle.

A en croire un revendeur, la crise pourrait durer, car même les déplacés qui commencent à rentrer chez eux cultivent la peur au ventre. Résultat : en 2018 la plupart des champs n'ont pas été semés. « Comme il manque la sécurité, l’activité n’est pas comme auparavant », détaille Lajoua Kango.

Même constat, du côté des vendeurs de poissons. De nombreux pêcheurs du Lac Albert ont fui vers l'Ouganda et pour acheminer le poisson disponible, les motos taxis demandent deux fois plus d'argent qu'autrefois. « Avant c’était cinq dollars le transport, maintenant c’est dix dollars car sur la route il y a beaucoup de risques », affirme un vendeur de poisson.

L'inspecteur provincial de la pêche et de l'agriculture tire la sonnette d'alarme. IL dit craindre une pénurie alimentaire dans les prochains mois.

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