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OCDE

Aide publique de l’OCDE: les dons à l’Afrique diminuent et les prêts augmentent

L'aide publique au développement (APD) des pays membres de l'OCDE a légèrement baissé en 2017, par rapport à l'année précédente. Une baisse de 0,6% pour un montant global de 146,6 milliards de dollars. Au total, avec 0,31% du PNB consacré à l'APD, on est encore loin des 0,7% préconisés par les Nations unies. Les Etats-Unis restent en tête des pays donateurs tandis que la France a augmenté son aide de 15% en 2017.

La Commission européenne a lancé un nouveau projet d’infrastructures en Afrique du Sud, ici à Pretoria, en 2013.
La Commission européenne a lancé un nouveau projet d’infrastructures en Afrique du Sud, ici à Pretoria, en 2013. Getty Images/Cliff Parnell
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146,6 milliards de dollars, voilà ce qu'ont dépensés les pays riches, ceux de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en aide publique au développement dans le monde. Un chiffre en baisse de 0,6%.

L'aide publique au développement, c'est un peu l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Elle baisse de 0,6% en 2017, mais elle augmente de 1,1% si l'on retranche les dépenses des pays d'accueil pour les réfugiés.

Des dépenses en baisse puisque l'Europe ferme ses frontières. On peut se demander, au passage, s'il est judicieux de comptabiliser ces dépenses dans l'APD, puisqu'elles concernent les pays d'accueil.

« Même dans un contexte de stagnation, on a une composition, un mix plus vertueux sur la dernière année. L'APD vers l'Afrique a augmenté, l'APD vers les pays moins avancés a augmenté. Mais ce n'est pas suffisant », concède Jorge Moreira da Silva, directeur de la coopération pour le développement de l'OCDE.

En tout cas, il n'y a pas de quoi atteindre une barre symbolique fixée par l'ONU, celle de 0,7% du produit national brut affecté à l'APD. On en est loin puisque les pays de l'OCDE n'y consacrent que 0,31% de leur richesse nationale respective.

« On a constaté un recul de l'aide française vers les pays les plus pauvres »

Dans ce paysage gris, un rayon d'optimisme avec l'aide aux pays les moins avancés qui bondit de 4% et celle à l'Afrique qui augmente de 3%, à 25 milliards de dollars.

Bémol : les dons diminuent et les prêts augmentent, ce qui traduit l'intérêt des pays riches pour les secteurs productifs comme l'industrie et les infrastructures, et un certain désintérêt pour les secteurs sociaux comme l'éducation et la santé.

Le cas est particulièrement frappant pour la France qui, bien qu'elle ait fait progresser de 15% son aide au développement en 2017, est une championne toutes catégories des prêts, au détriment des dons.

« La France fait environ la moitié de son aide sous forme de prêts, et qui dit prêts, dit prêter aux pays solvables vers les secteurs productifs. On a constaté un recul de l'aide française vers les pays les plus pauvres », explique Michael Siegel, porte-parole de l'ONG Oxfam France pour l'APD.

« Seulement un cinquième de l'aide française est attribuée aux pays les plus pauvres, ajoute Michael Siegel. C'est un mauvais signe en terme d'efficacité de l'aide (...) Et en plus ces prêts sont très peu concessionnels. »

Quel impact concret cet argent qui a été coupé aurait-il pu avoir sur le terrain? Cet argent-là aurait pu, en réalité, permettre de garantir une couverture santé universelle gratuite à près de 10 millions de personnes. C'est n'est pas rien et on est vraiment inquiets de voir que même si c'est marginal, ça reste une réduction. Après, l'une des bonnes choses, c'est évidemment l'augmentation de 4% de l'APD aux pays les moins avancés

00:52

Julie Seghers, responsable du playdoyer d'Ofxam auprès de l'OCDE

Olivier Rogez

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