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Sierra Leone

Présidentielle en Sierra Leone: vers une sortie d’élection en douceur

En Sierra Leone, trois jours après l'annonce des résultats de la présidentielle du second tour, le candidat malheureux, Samura Kamara (candidat de l’APC, l’ex-parti au pouvoir), s'est rendu, ce samedi 7 avril, au domicile du vainqueur, Julius Maada Bio, et lui a adressé ses félicitations, laissant ainsi entendre qu’il renonçait à contester les résultats, comme il l’avait annoncé, mercredi.

Julius Maada Bio glisse son bulletin dans l'urne, avec sa fille dans les bras, le 7 mars 2018.
Julius Maada Bio glisse son bulletin dans l'urne, avec sa fille dans les bras, le 7 mars 2018. REUTERS/Olivia Acland
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Une heure d'entretien, une poignée de main et une accolade devant les caméras de télévision.

« Je suis venu ici pour féliciter notre nouveau président », a déclaré Samura Kamara, laissant ainsi entendre qu'il renonçait à tout recours en justice contre les résultats et qu’il avait pourtant annoncé, mercredi soir, dès l'annonce de la victoire de son rival.

Samura Kamara a même assuré que son parti apporterait à Julius Maada Bio le soutien nécessaire au futur gouvernement, à savoir un soutien de l'APC, toujours majoritaire à l'Assemblée et qui sera indispensable à Maada Bio pour le vote de certaines lois, à la majorité des deux tiers. C’est par exemple le cas des lois sur le budget ou encore la ratification des traités internationaux.

Interpellé par Samura Kamara, le nouveau chef de l'Etat s'est également engagé à poursuivre tout auteur de violences contre des militants de l'ancien parti présidentiel. Vendredi déjà, il avait promis qu'il n'y aurait pas de chasse aux sorcières dans les administrations.

« Aucun Sierra-Léonais ne doit souffrir pour son appartenance à quelque parti que ce soit », assure Maada Bio.

L’APC a remporté 68 sièges sur 132 à pourvoir, contre 48 pour le SLPP de Julius Maada Bio, 8 pour le C4C, 4 pour le NGC, deux partis de création récente, et 3 indépendants, l’ultime siège restant encore à attribuer, a annoncé, vendredi, la Commission électorale nationale.


Faut-il s'étonner de l'attitude de Samura Kamara ? Analyse d’Andrew Lavalie, directeur de l'Institute for Governance Reform

« Je ne crois pas qu'il y a eu un arrangement. Je crois qu'il y a eu beaucoup de pression sur Samura pour qu'il accepte les résultats. Et des pressions à l'intérieur de son parti pour que ses partisans les acceptent aussi. Beaucoup de pression internationale également, pression aussi à l'intérieur même de sa communauté religieuse : j'ai discuté avec un prêtre de la paroisse qu'il fréquente et il m'a dit qu'il avait joué les médiateurs entre les deux hommes et qu'il avait notamment  appelé leurs deux familles. Donc je pense qu'il n'y a pas eu de deal, mais une sorte d'accord de bonne entente. C'était prévisible, ça devait arriver.

Bien sûr comme les résultats du scrutin étaient très serrés, et que les deux camps revendiquaient la victoire, c'était difficile pour Samura Kamara de tourner immédiatement la page juste après l'élection. Mais lui individuellement, il allait forcément reconnaître les résultats. Samura et Bio sont proches, ils fréquentent la même église, ils ont travaillé ensemble il y a 22 ans, et se respectent mutuellement. »

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