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Ethiopie

Ethiopie: le Premier ministre annonce une possible modification de la Constitution

Le nouveau Premier ministre éthiopien a prêté serment, ce lundi, devant le Parlement. Abiy Ahmed est le premier Oromo, ethnie majoritaire du pays, à obtenir ce poste. Il succède à Haïlemariam Dessalegn qui avait démissionné fin février, au nom de la « paix ». Depuis trois ans, l'Ethiopie connait une contestation politique et sociale sans précédent. Le nouveau Premier ministre aura donc pour mission de rétablir la paix et la cohésion sociale. Dans son discours, il a promis de mettre en œuvre des réformes démocratiques.

Le nouveau Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, lors de se prestation de serment, le 2 avril 2018.
Le nouveau Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, lors de se prestation de serment, le 2 avril 2018. ZACHARIAS ABUBEKER / AFP
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« Nous, les Ethiopiens, avons besoin de démocratie et de liberté et nous y avons droit ». Abiy Ahmed n'a pas mâché ses mots. Le nouveau Premier ministre a promis de mettre en place les conditions pour un changement démocratique, c'est-à-dire plus de droits , comme de « s'exprimer librement, de s'organiser et de prendre part au système de gouvernance ».

Pour cela, le nouveau Premier ministre a laissé entendre qu'une modification de la Constitution serait possible. « Notre rôle en tant que gouvernement est de nous assurer que notre constitution continue de vivre », a-t-il déclaré.

Les régions veulent plus d’autonomie

Rédigée en 1994, sur le modèle soviétique, la Constitution éthiopienne a instauré l'Etat fédéral en fonction de critères ethniques. Et c'est un des grands enjeux de l'Ethiopie de demain : les régions demandent plus d'autonomie et ne veulent plus souffrir la domination politique de l'ethnie tigréenne, aux commandes depuis 1991.

Abiy Ahmed aura donc comme mission de préserver l'unité éthiopienne tout en accordant plus de libertés aux Etats fédérés et aux ethnies. Le premier grand test sera la fin de l'Etat d'urgence, proclamé en février pour six mois, très attendue par tous les opposants.

Les difficultés pour Abiy Ahmed : la vieille garde du parti au pouvoir

« L'Ethiopie a une Constitution très libérale qui garantit déjà beaucoup de droits et de libertés. Enfin sur le papier, car depuis trente ans, ces dispositions ne sont pas mises en place. Maintenant, les difficultés pour Abiy Ahmed vont venir de la vieille garde du parti au pouvoir, qui contrôle l'armée et les forces de sécurité. Ils se sont vivement opposés à son élection. Il n'est pas leur candidat, car il incarne le changement. Et ils vont tout faire pour essayer de le contourner et de saper ses efforts d'ouverture », analyse Mohammed Ademo, journaliste indépendant. 

Le nouveau Premier ministre dispose du soutien de la population

« L'état d'urgence, proclamé depuis février, enlève au Premier ministre ses pouvoirs civils qui sont donnés aux militaires. Donc, à moins qu'il ne soit levé, l'état d'urgence va être utilisé au cours des cinq prochains mois pour l'empêcher de mettre en place les réformes dont il a parlé dans son discours. Mais il a le soutien de la population et il doit s'en servir. Il doit également utiliser le fait que son parti contrôle le plus grand nombre de sièges au Parlement », souligne Mohammed Ademo.

 

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