Accéder au contenu principal
Kenya

[Reportage] Kenya: solidarité envers les réfugiés éthiopiens

10 000 réfugiés éthiopiens sont toujours installés, côté kényan de la frontière, dans la région de Moyale, dans le nord du pays. Leur fuite a commencé, il y a environ trois semaines, après des violences perpétrées par l'armée éthiopienne. Leur recensement et l'assistance humanitaire fournis par le gouvernement, le HCR, la Croix-Rouge ou encore l'Unicef sont en cours. Les Kényans de la région sont également solidaires de ces réfugiés qui leur sont très proches ethniquement, linguistiquement et culturellement.

Maletcha Doyo Djilo avec sa fille, Nuria, son bébé d'à peine deux semaines, 1er avril 2018.
Maletcha Doyo Djilo avec sa fille, Nuria, son bébé d'à peine deux semaines, 1er avril 2018. Sébastien Nemeth/RFI
Publicité

Maletcha Doyo Djilo chante une comptine à sa fille Nuria, son bébé d'à peine deux semaines. Cette Ethiopienne de 36 ans a vécu un véritable enfer, en marchant 40 km pour fuir son pays alors qu'elle était sur le point d'accoucher.

« J'ai vu 25 personnes se faire tuer en une semaine. Les militaires abattaient les gens au hasard. J'ai fui à pied. J'ai dormi dans la brousse. Même si c'était dur, je faisais de mon mieux, car je craignais pour nos vies. J'avais très peur d'accoucher pendant la marche. Quand on est arrivés, j'ai très vite commencé à sentir des douleurs », raconte Maletcha Doyo Djilo.

Hospitalisée, elle a donné naissance à Nuria. Halakano Sorarare est un ancien élu local. Pour éviter qu'elle et son bébé ne retournent au camp, ce père de six enfants a décidé de l'héberger.

« Après son accouchement, j'ai loué une voiture et je l'ai conduite ici pour que ce bébé ne soit pas dans le camp. Nous sommes tous des êtres humains. Quand une personne a un problème, vous devez apporter votre aide. Tous les villageois assistent les réfugiés. Au début, ce sont les habitants qui ont fourni de l'aide, avant que les humanitaires ne s'organisent », explique Halakano Sorarare.

De fait, des Kényans assistent bénévolement les humanitaires intervenant dans le camp, comme Qabale Molu, 25 ans, qui elle-même a été réfugiée en Ethiopie, il y a quelques années.

« Il y avait des combats entre ethnies gabra et borana, à cause du partage des terres. On a eu près de 100 morts. Les Ethiopiens nous ont accueillis. Nous devons les aider à notre tour », se souvient Qabale Molu.

Si la situation s'est calmée côté éthiopien, les réfugiés ont encore trop peur de rentrer et comptent toujours sur la solidarité.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.