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RDC

RDC: le Comité laïc célèbre la mémoire des victimes de la marche du 25 février

Le Comité laïc de Coordination a organisé vendredi 16 mars à Kinshasa une messe en mémoire des victimes de la marche du 25 février 2018, Rossy Mukendi et Eric Boloko Loko. La famille de l'activiste Rossy, mort suite à une balle reçue à la paroisse Saint-Benoît, a participé à cette messe.

Messe en mémoire des victimes de la répression de la marche du 25 février à la cathédrale Notre-Dame du Congo, le 16 mars 2018.
Messe en mémoire des victimes de la répression de la marche du 25 février à la cathédrale Notre-Dame du Congo, le 16 mars 2018. Patient Ligodi/RFI
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Les yeux fermés, les dents serrées, la main droite sur la joue, Fernand Mukendi, le père de Rossy, écoute religieusement l'oraison funèbre lue par Isidore Ndaywel, membre du Comité laïc de coordination.

Fernand Mukendi soutient qu'il ne pouvait en aucun cas rater la messe de ce vendredi. « Je suis chrétien, mon fils était aussi chrétien, il a été abattu dans une église. Voilà pourquoi je suis venu honorer sa mémoire. »

Trois semaines après la mort de son fils, il n'a aujourd'hui qu'un seul souhait : « Ca me fait mal au coeur. Tout a été dit au sujet de la mort de mon fils, que l'on me remette son corps, que je puisse l'enterrer dignement. »

Rossy Mukendi a été tué par une balle en caoutchouc tiré par un policier, selon le récit de la police. Une version rejetée par la famille qui soutient qu'il avait été visé et qu'il a été atteint par une balle réelle.

L'auditorat militaire a exigé une deuxième autopsie. Ce qui ne permet pas à la famille d'avoir accès au corps pour les obsèques. Et aujourd'hui, Fernand ne sait toujours pas quand il va enterrer son fils, un fils qu'il considère comme un héros mort pour l'alternance politique en RDC. « Un combat digne, plein de loyauté, un combat d'alternance. »

« Ils ont donné un message fort »

Les trois marches organisées par les laïcs catholiques pour exiger « l'application intégrale de l'accord politique de la Saint-Sylvestre » ont été réprimées dans le sang.

Et c'est la troisième fois que les chrétiens catholiques se retrouvent ici à la cathédrale Notre-Dame du Congo pour rendre hommage à ceux qu'ils désignent comme martyrs de la démocratie.

L'homélie de ce vendredi a tourné autour du chiffre trois. « Jésus est tombé trois fois sur le chemin du calvaire pour nous donner la vie. Nous croyons aussi que nos frères qui sont tombés trois fois vont apporter la vie et la victoire à notre peuple », explique l'abbé Vincent Tshomba, curé de la paroisse Saint-Joseph de Kinshasa.

Devant les fidèles catholiques, les activistes, les membres de famille des victimes et quelques opposants, l'abbé Tshomba a insisté également sur « la symbolique du sang versé » par Rossy Mukendi et Eric Boloko Loko à Kinshasa et Mbandaka. « Ils ont donné là un message fort pour que, de plus en plus, le peuple prenne conscience. »

Pendant l'homélie, quelques messages postés sur les réseaux sociaux par Rossy Mukendi avant sa mort ont été lus. Et cette phrase qui est devenue comme une sorte de devise des mouvements citoyens : « le peuple gagne toujours ». « Nous avons cette conviction là que le peuple finira par triompher. »

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