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Zimbabwe

Zimbabwe: Robert Mugabe s’exprime pour la première fois depuis son départ

Au Zimbabwe, la tension est palpable entre l'actuel et l'ancien président. Pour la première fois depuis son départ, Robert Mugabe est sorti de son silence lors d’une déclaration faite à la chaîne nationale sud-africaine, SABC. Et comme d'habitude, il n'a pas sa langue dans sa poche.

L'ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe.
L'ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe. REUTERS/Mike Hutchings/File Photo
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« C’était un coup d’Etat même si certains refusent de l’appeler ainsi ». C’est ce qu’a déclaré jeudi soir Robert Mugabe lors d’une interview diffusée par la chaîne publique sud-africaine, SABC. Il a déploré avoir été la victime d’un coup qu’il a qualifié de « honte à effacer ».

« C’était réellement un renversement par l’armée. Il n’y a eu aucun mouvement visible jusqu’à ce que l’opération soit autorisée par l’armée », a-t-il insisté. Affirmant néanmoins ne pas en vouloir à son successeur, il a ajouté : « Je voudrais travailler avec lui, mais il doit être légitime. Il n’est pas convenable aujourd’hui à son poste, il n’est pas légal. Nous devons effacer cette honte que nous nous sommes imposée à nous-mêmes. Nous ne méritons pas cela. Le Zimbabwe ne mérite pas cela ». Robert Mugabe a affirmé ne pas vouloir revenir au pouvoir.

Les élections en ligne de mire

La réponse du chef de l’Etat ne s’est pas fait attendre ce matin. Emmerson Mnangagwa a déclaré dans un communiqué que le pays « a tourné la page du règne Mugabe. Nous devons continuer à nous concentrer sur la préparation d'élections libres, honnêtes et crédibles en 2018 ».

Les relations entre les deux hommes se sont clairement dégradées. Pour rappel, il y a deux semaines, un militaire à la retraite a lancé un nouveau parti, condamnant notamment le traitement réservé à Robert Mugabe et dénonçant l’illégitimité de ce nouveau gouvernement. Une nouvelle formation à laquelle Robert Mugabe a semblé apporter son soutien.

La formation de ce nouveau parti, le soutien apparent de Mugabe à cette nouvelle formation et son interview télévisée, n’arrivent pas par hasard. A quelques mois des élections présidentielles, et alors que le président Mnangagwa est sous pression pour transformer le pays, Robert Mugabe contre-attaque.

Mugabe tente de déstabiliser son successeur, selon les observateurs

Pour l’analyste politique Siya Biniza, Mugabe n’a pas digéré avoir été écarté du pouvoir et tente de déstabiliser son successeur. « Mugabe a été une épine dans le pied des Zimbabwéens pendant de nombreuses années. Et quand il a quitté le pouvoir, les Zimbabwéens ont regardé Mnangagwa comme un sauveur qui a mis fin à un cauchemar qui a duré plusieurs décennies. Et donc, ce qu’essaye de faire Mugabe aujourd’hui, c’est de remettre en question la réputation de  Mnangagwa.  D’ailleurs si vous analysez ce que fait le chef de l’Etat, il travaille plus à assurer sa survie politique qu’à sauver le pays. Et c’est très clairement ce qu’essaye de montrer Mugabe. Il est en train de dire : "vous me détestez peut-être après 36 ans au pouvoir, mais ce nouveau président a été un de mes proches et il n’ est pas le sauveur que vous pensez, le parfait candidat à l'élection présidentielle », analyse Siya Biniza.

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