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Madagascar

Madagascar: nouvelle alerte des autorités sur la protection des lémuriens

Madagascar abrite 20% des primates de la planète, mais pour combien de temps encore ? La semaine dernière, un énième acte de braconnage de lémuriens a été comptabilisé. D'un genre nouveau, cette fois. Ce mercredi 7 mars, des représentants des ministères de l'Environnement et de la Justice, chercheurs et défenseurs de la biodiversité se sont rassemblés pour alerter - une nouvelle fois - l'opinion publique : le lémurien, animal endémique et emblématique de la Grande Île est menacé. Et visiblement, les lois punitives en vigueur ne semblent pas émouvoir les malfaiteurs.

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Il y a une semaine, dans une aire protégée du centre de l'île (dans la forêt d'Andasibe), onze cadavres de lémuriens ont été découverts. Si le délit n'étonne malheureusement plus, c'est le mode opératoire qui surprend, comme l'explique Lalaina Andrianavalona, coordinateur national de la Coalition Nationale de Plaidoyer pour l'Environnement.

« Avant, il y avait [du braconnage, ndlr], mais avec des pièges artisanaux. Mais cette fois-ci, c'est plus professionnel. Parce qu'ils utilisent des fusils de chasse », explique-t-il. L'un des trois braconniers a été appréhendé. Il s'agit d'un des chefs des VOI, ces volontaires des communautés locales chargés depuis 2008 de surveiller les hectares de forêts protégées à la place des gardes forestiers.

Pour le professeur Jonah Ratsimbazafy, président du Groupe d'Etude et de Recherche sur les Primates de Madagascar, il est évident que ces braconniers armés n'ont pas tué les animaux pour leur consommation personnelle. Se basant sur une enquête à paraître réalisée par un journaliste britannique du Guardian, il dénonce un trafic organisé.

« Il y a des restaurants chinois, dans la région de Tamatave, qui proposent du lémurien comme menu de luxe. Il parait qu'il y a des mots de passe. Quand on demande "Mily Clément", cela signifie "je souhaiterais manger de la viande de lémurien". C'est un réseau, et il faut qu'on casse le réseau. Qui sont les hôtels qui achètent de la viande de lémurien ? Il faut punir ces gens-là, comme les braconniers, il faut appliquer la loi, mais il faut aller plus loin. C'est ce que nous voulons faire et c'est ce que nous allons faire », martèle-t-il.

Mercredi 7 mars, le procureur de la République de Moramanga a demandé un complément d'enquête à la gendarmerie nationale pour tenter d'identifier les éventuels commanditaires.

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