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Burkina Faso

Attentats au Burkina: les objectifs du GSIM et les zones d'ombre de l'enquête

L'enquête se poursuit à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour faire la lumière sur les circonstances de la double attaque terroriste qui a frappé la capitale vendredi, faisant sept morts et 80 blessés. Deux hommes, dont la nationalité n'a pas été révélée, ont été arrêtés ce week-end et sont entendus en ce moment par la justice. De nombreuses zones d'ombre demeurent mais la revendication du GSIM, Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, samedi soir, donne des éléments d'information sur cette double attaque.

Un barrage militaire dans l'avenue menant à l'état-major des armées, le 2 mars 2018 à Ouagadougou.
Un barrage militaire dans l'avenue menant à l'état-major des armées, le 2 mars 2018 à Ouagadougou. Reuters
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Dans son communiqué, le GSIM affirme avoir agi en représailles d'une opération de l'armée française au Mali menée en février. Une opération qui avait eu lieu dans le nord du Mali, à la frontière avec l'Algérie et qui avait tué plusieurs lieutenants du mouvement de Iyad Ag Ghali.

Parmi ces personnes, on peut noter celui qui est appelé « le chef » Hassan al-Ansari. Ce Malien, originaire du nord du pays, était devenu le représentant du GSIM dans la région de Gao.

Le communiqué explique que « le but de l'attaque était de repousser le régime du Burkina et les autres pays qui se sont alliés dans le G5 Sahel pour combattre à la place de l'armée française ».

Le GSIM rappelle d'ailleurs qu'il serait bon de revenir à la politique du précédent président burkinabè, Blaise Compaoré, qui avait observé « une certaine neutralité à l'égard de la lutte des moudjahidines contre la France et ses alliés ».

De possibles complicités ?

Se pose aujourd’hui la question de complicités au sein de l'armée burkinabè. Le mode opératoire de l'attaque contre l'état-major soulève des doutes. Les hommes sont passés par l'accès de service, à l'arrière du bâtiment. Ils portaient des uniformes de l'armée burkinabè. Des éléments qui peuvent laisser penser à une complicité interne.

Et puis l'autre fait nouveau: c'est que la plupart des assaillants étaient de nationalité burkinabè. Cela pose évidemment la question de la filière de recrutement de ces jeunes alors que le GSIM est surtout implanté au Mali.

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans est né un an avant l'attaque de vendredi, jour pour jour, le 2 mars 2017, de la fusion des groupes Ansar Dine, dirigé par le Malien Iyad Ag Ghali, al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, et l'Emirat du Sahara, une branche d'al-Qaïda au Maghreb islamique.

Fébrilité des autorités

Notre envoyé spécial dans la capitale constate en tout cas une certaine fébrilité de la part des autorités militaires à Ouagadougou, où sont réunis depuis ce lundi matin les présidents Faure Gnassingbé, Mahamadou Issoufou et Roch Marc Christian Kaboré. Les trois chefs d'Etat sont actuellement en visite à l'état-major des armées.

Mais pour le moment, aucune information n'a été divulguée sur ce qu'ont pu se dire les trois présidents, la presse nationale et internationale ayant été priée assez énergiquement de quitter les lieux. Les trois hommes devraient s'exprimer plus tard dans la journée à l'aéroport de Ouagadougou.

→ À la Une de la revue de presse Afrique : Colère, inquiétude et tension au Burkina

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