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Djibouti / Législatives

Djibouti: l'opposition ne se fait pas d'illusions sur le résultat des élections

C'était jour de vote aujourd'hui à Djibouti. Environ 200 000 électeurs, répartis dans 468 bureaux de vote, devaient élire 65 députés à l'Assemblée nationale. Des législatives au suspense limité. Le parti majoritaire UMP domine largement au Parlement et est parti favori. Face à lui une opposition divisée. Au soir des élections, les camps avaient déjà une lecture différente de cette journée.

L'Assemblée nationale de Djibouti.
L'Assemblée nationale de Djibouti. Wikicommons/CC BY-SA 3.0/Skilla1st
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La journée a été calme, le vote s’est effectué dans de bonnes conditions et  la confiance est totale quant à la victoire : Mohamed Ali Houmed n'a aucun doute, le parti présidentiel UMP va s'offrir un raz-de-marée parlementaire. Une partie de l'opposition avait appelé au boycott. Mais le président de l'Assemblée n'est pas inquiet. « Je n'ai pas constaté de désaffection. Par exemple, dans ma région de Tadjourah on va dépasser les 80% de participation », assure-t-il.

Le parti RADD a une vision très différente de ce scrutin. Ce mouvement est non reconnu, alors qu'une demande de reconnaissance officielle a été déposée en 2012. « Nous n'avons jamais eu de réponse », dit-il. qui a appelé à bouder les urnes. « Les électeurs venaient au compte-gouttes. Notre appel a été suivi, mais le pouvoir va modifier les chiffres », estime son leader Abdourahman Mohamed Guelleh. Pour lui, le fichier électoral a été ouvert en catimini l'an dernier et pas assez longtemps. « Peu de gens se sont inscrits, car le pouvoir craint l'arrivée d'électeurs d'opposition », dit-il.

Le chef du RADD voit une victoire totale du pouvoir, mais truquée, « avec peut-être quelques sièges laissés à l'opposition pour faire illusion ». Parmi ces partis ayant choisi de participer, le PDD de Mohamed Daoud Chehem. Il a présenté 35 candidats à Djibouti-ville avec ses alliés de l'UDJ. Lui aussi a de fort soupçons quant à la transparence du vote. « Notre inquiétude c'est la centralisation des résultats. Le pouvoir contrôle tout, il annonce ce qu'il veut », explique Mohamed Daoud Chehem.

Quel avenir pour l'opposition ?

Cassim Ahmed Dini de l'ARD lui prépare déjà un recours devant le Conseil constitutionnel « sans se faire d'illusion », dit-il.

Pour le RADD, l'avenir servira à élargir la base du parti et renforcer la résistance non violente. Pour cela, le mouvement compte multiplier les contacts avec la population, tout en faisant profil bas. « Nous n'avons pas le droit d'organiser des meetings. Nous tenons des réunions privées. Nous ne sommes pas clandestins, mais nous devons rester discret », confie Abdourahman Mohamed Guelleh qui ne se prononce pas sur un boycott des prochains scrutins. La stratégie dépendra de la situation politique.

Mohamed Daoud Chehem, lui, ne désespère pas d'élargir sa coalition pour battre un jour la majorité présidentielle dans les urnes. « C'est la seule façon d'inquiéter le pouvoir. Pour l'instant nous n'avons même pas les moyens de présenter des candidats dans tout le pays », dit-il. En juillet dernier, une alliance avait été tentée, « mais certains se sont désistés », explique Mohamed Daoud Chehem assurant que les liens ne sont pas totalement coupés et que de nouvelles unions sont toujours possibles.

Côté pouvoir, on reste serein même si l'après législatives devrait amener du changement. « Les nouveaux parlementaires seront convoqués. L'Assemblée élira son bureau et il y aura un remaniement ministériel », détaille Mohamed Ali Houmed. Le président de l'Assemblée attend de nouveaux visages au gouvernement. Avec la nouvelle loi, 25% des députés seront des femmes. Il espère la même proportion parmi les nouveaux ministres.

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