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Sénégal / Justice

Procès Khalifa Sall: début des plaidoiries avec l’Etat sénégalais à la barre

Une phase cruciale s’est ouverte ce jeudi matin 15 février dans le procès de Khalifa Sall. Les plaidoiries ont en effet débuté et c’est, comme le veut la règle, l’Etat, partie civile qui a ouvert cette procédure. Khalifa Sall et les sept coaccusés sont notamment soupçonnés de détournements publics, ils risquent dix ans de prison en cas de condamnation. Pour l’Etat, le préjudice est clairement établi.

Palais de justice de Dakar, Sénégal.
Palais de justice de Dakar, Sénégal. Laurent Correau / RFI
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En costume sombre, l’agent judiciaire de l’Etat, Antoine Diome, a eu l’honneur d’ouvrir les plaidoiries et mis immédiatement à terre la défense de Khalifa Sall. « On cherche à prouver que les fonds détournés sont des fonds politiques, c’est une histoire qui nous est racontée, monsieur le président », attaque Antoine Diome.

En expliquant ensuite longuement les règles, complexes, de la comptabilité publique, basées sur l’unicité de caisse, l’agent judiciaire a cherché à justifier la constitution de partie civile de l’Etat, contestée par la défense. « Les 1,830 milliards viennent du Trésor public, ils ont été détournés en utilisant de fausses factures, le préjudice de l’Etat est clair », affirme Antoine Diome à la barre.

« Les faits sont têtus comme le dit Khalifa Sall », poursuit le magistrat : « Si c’était des fonds politiques, ils n’auraient pas à être justifiés ». Antoine Diome enfonce un peu plus Khalifa Sall en retournant son argumentaire : « On nous dit depuis le début que ce sont des fonds de la mairie, vous avez obtenu des avances de l’Etat. Que reste-t-il à la défense ? Absolument rien ».

Les avocats à l'offensive

La défense a bien été obligée de faire le dos rond quand les avocats de l’Etat ont enchainé car ils ont été très offensifs. Taillant en pièce chaque argument des avocats de Khalifa Sall. « Dans ce dossier un étudiant en droit se régalerait », attaque l’un des avocats.

Khalifa Sall a toujours dit que ce procès était politique, qu'il était jugé car il avait refusé un accord avec la majorité. « Mais le député maitre n'a jamais donné de détail sur ce prétendu contrat » plaide Yérim Thiam qui ajoute « il n'y a jamais eu de fonds politiques à la mairie ».« Khalifa Sall parle de fonds politiques, ce sont de vulgaires détournements de deniers publics », complète un autre.

Pour chaque chef d’inculpation, un argumentaire est déroulé à la barre. Sur l’association de malfaiteurs, maître Cissé affirme « nous avons à faire à une véritable mafia, organisée, préparée ». Sur l’usage de faux « personne n’a nié que les factures utilisées pour décaisser les fonds sont des fausses », affirme maître Biteye.

Pour l’accusation la plus grave, les détournements de deniers publics, les avocats de l’Etat citent Khalifa Sall. « Le maire a dit : j’ai utilisé ces fonds de manière discrétionnaire. L’aveu est bel et bien là », déclare maître Cissé, qui insiste : « Le détournement de deniers publics est établi. Il ont soi-disant acheté du riz et de mil, ce qui est faux. Le délit est constitué dès l'instant où les fonds sont utilisés à d'autres fins. » Et de conclure sèchement : « La vérité est inflexible, c’est l’indéniable culpabilité des prévenus ».

Ces plaidoiries de l'Etat n'ont pas été convaincantes estime Mitre Khassimou Touré, l'un des avocats de Khalifa Sall. « Je pèse bien mes mots : des arguties. Effectivement, dans ce dossier, la politique est plus dominante que le droit. »

Ce vendredi, c'est au tour de la mairie de plaider. Partie civile particulière car le conseil municipal n'a rien à reprocher à Kahlifa Sall. Le procureur aura lui toute l'après-midi pour tenter de prouve rla culpabilité du maire de la capitale.

L’agent judiciaire de l’Etat comme les avocats demandent 1,830 milliard de francs CFA au titre du préjudice et 5 milliards de francs CFA au titre du préjudice moral.

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