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Libye

Libye: un parlementaire qualifie la révolution de 2011 de «catastrophe»

Le Parlement libyen basé à Tobrouk a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire visant le parlementaire Jaballah al-Chibani. Les parlementaires qui assurent sous serment respecter les buts de la révolution de février reprochent à leur collègue son positionnement par rapport à la révolution de février qui avait renversé Mouammar Khadafi. Lundi, le parlementaire avait qualifié le soulèvement de février 2011 de « nakba », une « catastrophe ». La diffusion en direct de cette séance rare d'un Parlement fortement divisé n'a pas arrangé les choses. Une vaste et violente polémique a éclaté.

Le Parlement libyen, à Tobrouk, le 28 août 2016 (photo d'illustration).
Le Parlement libyen, à Tobrouk, le 28 août 2016 (photo d'illustration). Parlement libyen/DR
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En dépit de l'ouverture d'une enquête, Jaballah al-Chibani persiste et signe : les évènements de février sont selon lui une catastrophe et ceux qui ne les considèrent pas ainsi sont « soit des profiteurs, soit des hypocrites ».

Si certains, au vu de la situation économique et sécuritaire du pays sont d'accord avec lui, et ne considèrent plus la révolution de 2011 comme « bénie », d'autres, comme des partis de l'islam politique, le critiquent violemment, allant même jusqu'à traiter ce parlementaire noir de peau d'« esclave ».

Très vite, la polémique a dépassé la classe politique. Des auteurs qui avaient écrit des poèmes pour la révolution de 2011 en ont mis d'autres sur papier, cette fois-ci pour injurier le parlementaire, avec essentiellement des mots racistes.

«Mouammar Kadhafi est plus honnête que vous»

Jaballah al-Chibani a fait savoir qu'il ne s'excusera pas, comme on le lui demande. A ses détracteurs il lance : « Mouammar Kadhafi est plus honnête que vous ».

A l'Assemblée, Jaballah al-Chibani représente Tawarga, ville-martyr proche de Misrata. Ses quelque 40 000 habitants sont empêchés de rentrer chez eux depuis 2011 et vivent dans des camps dispersés. Leurs conditions de vie sont insoutenables. Ils sont Noirs dans une Libye qui connaît un racisme persistant.

Ce sont les habitants de Misrata qui se sont opposés depuis sept ans au retour de leurs voisins. D'une part parce qu'ils étaient pro-Kadhafi, et d'autre part parce qu'ils ne sont toujours pas considérés comme des vrais Libyens alors qu'ils sont à Tawarga, en Libye, depuis des siècles.

Récemment, grâce à la mission de l'ONU en Libye, un accord de réconciliation a été trouvé, mais Mohamed Chtiwi, le maire de Misrata qui a œuvré pour cet accord, a été assassiné il y a six semaines. Les Tawarguis peuvent enfin rentrer chez eux. C'est prévu à partir de ce début février. Des photos circulent sur les réseaux sociaux les montrant en train de se préparer.

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