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RCA

Viols d'enfants en RCA: un non-lieu qui déçoit les parties civiles

La justice française a ordonné en fin de semaine passée un non-lieu dans l'enquête sur les accusations de viols en Centrafrique entre 2013 et 2014 portées par des enfants contre des soldats français, faute d'avoir pu établir leur implication. Après quatre ans d'enquête, cette décision était attendue depuis longtemps et elle a un goût amer pour les parties civiles, alors que cette affaire avait éclaboussé la force Sangaris, déployée en 2013 pour mettre fin au chaos qui régnait alors en Centrafrique.

Des déplacés attendant pour la distribution de l'eau dans le camp de Mpoko, près de Bangui, le 26 novembre 2015,
Des déplacés attendant pour la distribution de l'eau dans le camp de Mpoko, près de Bangui, le 26 novembre 2015, AFP PHOTO / GIANLUIGI GUERCIA
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L'affaire avait fait du bruit en 2015, lorsque le quotidien britannique The Guardian avait révélé l'existence d’une note interne des Nations unies sur les auditions de six enfants âgés de 9 à 13 ans. Ces enfants dénonçaient des viols qui auraient été commis en 2013 et 2014 par des militaires français dans le camp de déplacés de l’aéroport M’Poko de Bangui, en échange de rations de nourritures.

On apprenait à la même époque que le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire un an plus tôt, restée secrète jusque là.

Du coup, l'ONU et la France avaient été accusées de chercher à étouffer une affaire qui avait terni l'image de la France et de son armée.

La justice française vient donc de rendre un non-lieu, en justifiant cette décision par l'absence de charges suffisantes pour envoyer les militaires français devant un tribunal. Le parquet avait déjà souligné dans ses réquisitions qu'au bout de l'enquête, il ne pouvait affirmer qu'il y avait eu le moindre viol.

Mais il estimait aussi que les incohérences et la variation des témoignages ne permettaient pas « d'établir des faits circonstanciés et étayés à l'encontre des militaires ».

Ce qui pose de nombreuses questions aux yeux des parties civiles, qui se disent déçues. Emmanuel Daoud, avocat de l'ONG Ecpat, une ONG qui lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants dénonce « la chronique d'un fiasco annoncé ». Ces contradictions seraient pratiquement de la faute des enquêteurs qui ont mis longtemps avant d'aller recueillir leurs témoignages. Me Daoud devrait « vraisemblablement » interjeter appel dans les dix jours qui viennent.

L'enquête a été menée du début jusqu'à la fin par quasiment un seul homme...

Maître Roldophe Constantino, avocat de l’association Enfance et partage qui s’est constituée partie civile

Alexandra Brangeon

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