RCA: près de 60 000 déplacés à Paoua
Le flux de déplacés arrivant à Paoua ne se tarit pas. Les affrontements, qui opposent deux groupes armés pour le contrôle des routes et des couloirs de transhumance, provoquent depuis des semaines l'exode de dizaines de milliers d'habitants venus des zones rurales vers la ville. En quelques semaines, sa population a triplé.
Publié le : Modifié le :
Les zones rurales entourant Paoua constituaient autrefois le grenier du pays. Mais depuis des semaines, de nombreuses localités de cette région se sont vidées de leur population. Près de 60 000 personnes sont arrivées à Paoua, qui comptait auparavant 20 000 habitants. 5000 déplacés sont partis vers Markounda à quelques dizaines de kilomètres vers l'est. Et plus de 22 000 se sont réfugiés de l'autre côté de la frontière tchadienne, selon les derniers chiffres d'OCHA, le bureau des affaires humanitaires de l'ONU.
A Paoua, la plupart des déplacés sont hébergés par des familles d'accueil, d'autres regroupés autour de deux églises, en attendant que le site qui s'installe sur un terrain de la municipalité soit opérationnel. La quinzaine d'ONG et d'agences onusiennes sur place ont du mal à suivre et tentent de renforcer leurs capacités. Les paysans qui alimentaient la ville ayant pour beaucoup, déserté les champs, les denrées alimentaires commencent à manquer et les prix explosent.
A Paoua, pas de tensions entre communautés. La ville a été épargnée par le fléau qui a contaminé nombres d'autres villes du pays, « mais nous continuons tous les jours la sensibilisation et le travail de cohésion sociale », confie un responsable religieux local qui ajoute : « Si pour l'instant rien ne le laisse penser, tout le monde à peur que les affrontements arrivent ici, à Paoua même, avec toutes les conséquences que ça pourrait avoir. »
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne