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RCA

[Reportage] RCA: l'opération d'évacuation d’ex-seleka au point mort

L'opération d'évacuation des anciens combattants de la seleka, cantonnés dans trois camps de Bangui, n'a toujours pas lieu bien que leur recensement ait débuté cette semaine. Alors que le gouvernement a besoin de ces terrains pour stocker du matériel et y établir ses militaires, la situation est tendue. En cause, une indemnité qui n'est pas suffisante pour ces anciens rebelles. Reportage dans l'un de ces camps à la rencontre des ex-combattants.

Un membre de l'ancienne rébellion Seleka pose avec son arme à Bambari, en mai 2015 (photo d'illustration).
Un membre de l'ancienne rébellion Seleka pose avec son arme à Bambari, en mai 2015 (photo d'illustration). AFP PHOTO / PACOME PABANDJI
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« Tu vois que les bâtiments sont détruits, c'est par rapport la situation des gens qui vivent ici. » Au milieu des vestiges des casernes du camp Béal, où il vit depuis maintenant plus de trois ans, Scheiker, le commandant du site, rappelle que les conflits avec le gouvernement ne datent pas d'hier.

Ils doivent partir, ils le savent et après négociation, le ministère de la Défense leur a proposé 100 000 francs pour quitter les lieux. Ce qui ne satisfait toujours pas l'ancien rebelle qui rêve de beaucoup plus. « La délocalisation, pour une somme de 100 000 francs je crois que c'est insuffisant. On a accepté, mais notre souci, c'est qu'un homme avec sa famille, qui a plusieurs enfants et avec la scolarité des enfants, si le gouvernement nous donne deux millions, je crois que je suis fier et que là je dois travailler pour mon pays. »

Dans un coin, à l'ombre du camp, une dizaine de jeunes seleka écoutent de la musique, fument des joints, passent le temps. Ils attendent de pouvoir intégrer le processus de DDR et de récupérer plus d'argent. Et Christophin redoute, ou menace, de tomber dans la délinquance si leurs revendications ne sont pas entendues : « Nous sommes malades, on n'a pas d'habits, nos parents souffrent. C'est à nous de satisfaire tous ces besoins. Le gouvernement n'a pas de capacités. Moi j'ai déjà une capacité militaire. Quand le gouvernement me donne 100 000 francs et que ça termine, je vais encore faire des braquages et ça va toujours amener de la guerre dans ce pays. Il faut que le gouvernement réfléchisse très bien sur ce qu'il fait. »

Cette escalade de la violence, un haut gradé du ministère de la Défense dit la redouter. Et que pour le moment, la piste privilégiée est celle de faire partir ces ex-combattants, petit à petit pour ne pas envenimer une situation déjà fragile.

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