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ONU

Assemblée générale de l'ONU: la parole aux chefs d'Etat africains

De nombreux chefs d'Etats africains ont pris tour à tour la parole au cours de cette Assemblée générale des Nations unies. Jeudi 21 septembre, ils étaient plusieurs à s'exprimer, parmi lesquels le Gabonais Ali Bongo ainsi que le Ghanéen Nana Akufo-Addo. Le débat annuel de l'Assemblée générale se tiendra jusqu'au 25 septembre.

Le président gabonais Ali Bongo, lors de son allocution devant l'Assemblée générale des Nations unies, le 21 septembre 2017, à New York.
Le président gabonais Ali Bongo, lors de son allocution devant l'Assemblée générale des Nations unies, le 21 septembre 2017, à New York. REUTERS/Lucas Jackson
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A la tribune des Nations unies, le Gabonais Ali Bongo a parlé climat en tant que coordonnateur du Comité des chefs d’État africains sur le changement climatique. Et en tant que président en exercice de la CEEAC, il a évoqué la crise en Centrafrique en appelant à soutenir le DDR et la levée de l'embargo sur les armes.

« J'invite les différents partenaires à soutenir le plan d'action de la CEEAC et de la CEMAC ainsi que le programme de DDR. De même, il est souhaitable de lever l'embargo sur les armes, exclusivement pour le gouvernement légal et légitime de la RCA afin de lui permettre de rétablir la sécurité et son autorité sur l'ensemble du territoire national. La résilience et la défiance affichées par les forces négatives qui sévissent en RDC, en RCA et dans d'autres parties de la sous-région de l'Afrique centrale, puisent leurs forces dans l'exploitation illicite des ressources naturelles du sous-sol, de la flore et de la faune. Les mesures internationales prises contre le commerce illicite desdites ressources doivent être appliquées, si l'on veut lutter contre les groupes armés qui perpétuent ces activités criminelles », a déclaré Ali Bongo.

Pour une réforme du Conseil de sécurité

En outre, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a insisté, dans son discours à l'Assemblée, sur la réforme indispensable du conseil de sécurité.

« Le Ghana soutient le processus de réforme de l'ONU et en particulier celui du Conseil de sécurité. Nous n'avons que trop tardé pour corriger l'injustice que représente la structure et la composition actuelle du Conseil de sécurité des Nations unies pour les nations africaines. On ne peut pas continuer à prôner la démocratie et l'équité à travers le monde. On ne peut pas insister sur les questions de paix et de justice dans le monde, quand la majorité de nos membres ne la perçoit pas comme une organisation juste et équitable. Cette organisation est un des meilleurs vecteurs pour aider le monde à gérer ses nombreux problèmes. On lui enlèverait sa crédibilité et on manquerait à tous nos devoirs si on ne réformait pas les Nations unies. Le temps des réformes est arrivé », a-t-il déclaré.

Robert Mugabe se pose en défenseur de l'Afrique

A la tribune, il y en a un qui n'a pas maché ses mots. Robert Mugabe, le vieux président du Zimbabwe âgé de 93 ans, comme à son habitude, s'est posé en farouche défenseur de la souveraineté des pays épinglant sur ce thème Donald Trump, qu'il a comparé au géant Goliath. Un soutien indirect à la Corée du Nord, que le président américain a menacé de détruire totalement lors de son discours.

« Puis-je me permettre de dire que certains d'entre nous ont été embarrassés, si ce n'est effrayés par ce qui est apparu comme le retour du géant biblique Goliath. Assiste-t-on au retour de Goliath parmi nous, qui menace d'extinction d'autres pays ? Puis-je dire au président des Etats-Unis, monsieur Trump, s'il vous plaît, soufflez dans votre trompette, soufflez de manière musicale pour défendre les valeurs d'unité, de paix de coopération, de dialogue que nous avons toujours défendues et qui sont si bien écrites dans notre très sacré document, la charte des Nations unies. C'est sur ces valeurs que chaque nation peut construire sa grandeur y compris les Etats-Unis. Et c'est avec cette grandeur que nous voudrions être guidé par les Etats-Unis, pas par la promesse de notre damnation. », a-t-il déclaré.

Lutte contre Boko Haram

L’un des discours très attendus, à l’Assemblée générale de l’ONU, celui de Paul Biya mais le président camerounais n'a pas dit un mot des nouvelles tensions en zone anglophone. Son discours, d'un peu plus d'une dizaine de minutes, a été consacré à la nécessaire réforme du Conseil de sécurité, à la lutte contre le changement climatique et au terrorisme qui touche aussi l'Afrique centrale et le Cameroun.

« Maïduguri, Kolofata, Fotokol… que de morts sans nom, sans visage. Le nombre des victimes de la secte terroriste Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad est estimé à 2 000. Le Cameroun et les pays voisins font face à cette secte qui, chaque jour, renouvèle ses méthodes et ses tactiques. Nous apprécions le soutien de nos partenaires dans le combat contre cette barbarie. La lutte contre Boko Haram, cette secte jihadiste, appelle à une mobilisation générale accrue, si nous voulons réellement en finir avec ce danger. Il est mortel pour nos peuples, pour nos populations, pour notre indépendance et notre démocratie. Il est mortel pour la paix », a déclaré le chef de l’Etat camerounais.

Le président Touadéra appelle au renforcement de la Minusca

Une fois de plus, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a réclamé un renforcement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Son nouveau cheval de bataille, depuis cet été, c'est l'augmentation du nombre de casques bleus.

« Vous n’êtes pas sans savoir que l’Etat centrafricain souffre de capacités limitées. Aujourd’hui, en plus de la faible puissance de riposte de l’Etat, nous regrettons que même les effectifs de la Minusca ne soient pas suffisants pour faire face au défi de protection des populations civiles. L’augmentation des périls sécuritaires liés à la violence - imposée par les groupes armés - recommande que des dispositions soient prises afin de juguler les risques de généralisation de la crise. En même temps que je plaide pour un allégement des conditions d’équipement des Faca [Forces armées centrafricaines] en matériel militaire, j’en appelle à la communauté internationale pour revoir, à la hausse, les effectifs militaires de la Minusca, au vu de l’immensité du territoire. Je demande aussi que son mandat - qui arrive à terme très bientôt - soit revu et renforcé », a-t-il plaidé.

La Somalie demande la levée de l’embargo sur les armes

Le Premier ministre somalien, Hassan Ali Khaire, s'est adressé lui aussi à l'Assemblée générale de l'ONU, au nom de son pays. Après avoir souligné que le terrorisme était « l'un des défis majeurs » auxquels fait face l'humanité, Hassan Ali Khaire a appelé à la levée de l'embargo sur les armes qui frappe le fragile gouvernement somalien, afin de l'aider à venir à bout des insurgés islamistes shebabs.

« En Somalie, nous avons mené des actions de grande ampleur qui ont fragilisé les capacités des shebabs. A cet égard, je souhaiterais remercier les Forces de l'Amisom pour leur sacrifice, pour leur soutien indéfectible, pour leur dévouement et leur solidarité contre les shebabs. Si nous voulons pérenniser les gains obtenus, nous devons nous concentrer sur le renforcement des capacités militaires de nos forces nationales de sécurité. Cependant, l'embargo sur les armes, imposé à la Somalie, est un obstacle de taille. Le gouvernement fédéral de la Somalie continuera à travailler avec le Conseil de sécurité et avec les acteurs pertinents, au titre de notre feuille de route, afin de lever cet embargo sur les armes », a-t-il souligné.

Le Niger appelle à une mobilisation financière pour le G5 Sahel

Le Niger s'est exprimé à son tour, samedi soir, à la tribune de la 72ème Assemblée générale de l'ONU. Une prise de parole de son ministre des Affaire étrangères, Ibrahim Yacoubou, qui a rappelé les menaces sécuritaires qui pèsent sur son pays en pointant la  situation en Libye, l'insurrection de Boko Haram mais aussi et surtout la situation au nord-Mali. Il déplore la faible mobilisation de la communauté internationale en faveur de la force conjointe des pays du G5 Sahel.

« Nous restons fortement préoccupés par la faible mobilisation de la communauté internationale pour rendre cette force opérationnelle. Le Niger est convaincu que cette force permettra d’imposer les conditions d’un rapport de forces irréversible en faveur de la paix et de la stabilité au Mali et dans l'ensemble du Sahel. J'en appelle donc à un véritable sursaut pour que nous prenions les décisions qui s'imposent. Le Niger appelle le Conseil de sécurité au vote d'une nouvelle résolution qui prévoit un engagement de nos forces sous le chapitre 7 et un mécanisme de financement prévisible et durable. Ce qui est en jeu au Sahel est non seulement un combat pour la paix et la sécurité de la région mais également un enjeu pour la paix et la sécurité internationale. Ne pas aider le G5 Sahel et laisser la situation au Mali se dégrader davantage serait une faute que les États membres ne devraient pas commettre », a déclaré Ibrahim Yacoubou.

A (RE)LIRE : L'Afrique à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU

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