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Egypte

Santé: l'Egypte, championne de la lutte contre l'hépatite C

Comment un cancre peut-il devenir premier de la classe ? Si l’on en croit l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Egypte a réussi cet exploit dans sa campagne nationale de lutte contre l’hépatite C, une maladie qui faisait des ravages dans la population.

Une infirmière effectue un prélèvement de salive auprès d'un agriculteur égyptien à l'occasion d'un test de dépistage de l'hépatite C, le 3 août 2017 à l'est du Caire.
Une infirmière effectue un prélèvement de salive auprès d'un agriculteur égyptien à l'occasion d'un test de dépistage de l'hépatite C, le 3 août 2017 à l'est du Caire. AFP/Khaled Desouki
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Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

En 2008, une étude au niveau national établissait que près de 10% des Egyptiens étaient atteints d’hépatite C, soit le taux le plus élevé au monde. Chaque année, près de 50 000 Egyptiens mourraient des effets du virus HCV et notamment de cancer et de cirrhose du foie. U

Ce mal est devenu épidémie à cause de la volonté du gouvernement égyptien, soutenu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de vacciner massivement la population. A partir des années 1950 et jusqu’au début des années 1980, les Egyptiens étaient piqués plusieurs fois par an. L’aiguille de la seringue était nettoyée à l’aide d’un coton imbibé d’alcool entre chaque patient et n’était changée que quand elle était émoussée.

A partir des années 1980, la seringue jetable était en vente libre mais le virus a continué à proliférer du fait de la négligence et l’ignorance ou par la naissance puisque le HCV est transmissible de la mère à l’enfant.

L’Egypte a réussi à lutter contre l’hépatite C en conjuguant bonne volonté, diplomatie, industrie et argent. A la fin des années 1990, plusieurs médecins ont commencé à ouvrir des centres bénévoles pour tenter d’enrayer le mal. L’Etat a commencé à agir à partir de 2006. Mais le problème principal était le prix prohibitif des médicaments à base d’interféron et leur efficacité limitée face à l’hépatite endémique égyptienne.

Tourisme médical et Lionel Messi

Après de multiples tests, le ministère de la Sante a opté pour un nouveau médicament américain, le Sovaldi. La société Gilead, soucieuse de se faire bonne réputation, a accepté de vendre le médicament à l’Egypte presque à prix coûtant. Le prix a encore baissé quand le médicament a été fabriqué en Egypte.

Un comité pour la lutte contre l’hépatite virale a été créé et très vite les patients ont pu s’inscrire via Internet. Ils déboursent moins de 10 % du prix du traitement, soit quelques dizaines d’euros. Près de 1,5 million d'Egyptiens ont ainsi été traités, avec un taux de guérison de 90%. Selon les prévisions, l’hépatite C pourrait être éradiquée fin 2020.

La réussite est telle que l’Egypte est devenue une destination mondiale pour les malades d’hépatite C. La compagnie égyptienne Tour n’Cure (« Visitez et guérissez » en anglais) a lancé une campagne intitulée « Pour un monde sans hépatite ».

Le footballeur argentin Lionel Messi a prêté son image à une campagne de traitement contre l'hépatite C en Egypte.
Le footballeur argentin Lionel Messi a prêté son image à une campagne de traitement contre l'hépatite C en Egypte. Capture d'écran

Cette campagne qui a eu un retentissement mondial puisque la compagnie a eu recours aux services de la super star du football mondial, Lionel Messi, qui mettent en scène le Ballon d’or en train de discuter avec le sphinx.

Tour N’Cure propose une semaine aller-retour en Egypte pour 6 000 euros. Le patient-touriste a droit à examens médicaux, des analyses, une cure et la visite des monuments égyptiens. De quoi satisfaire Imhotep, le père de la médecine dans le panthéon égyptien.

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