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Soudan du Sud / ONU

Soudan du Sud: l’ONU demande au gouvernement de laisser travailler la Minuss

Alors que la guerre civile entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar se poursuit au Soudan du Sud depuis 2013, Salva Kiir vient d'affirmer dans un entretien à la Deutsche Welle que la crise humanitaire « n'est pas très grave ». Sur le terrain, les ONG humanitaires et la mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) ont toujours plus de mal à travailler. Ce jeudi 24 août, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé le gouvernement sud-soudanais à cesser « les obstructions » au travail de la Minuss.

Des déplacés dans un camp à Wau, dans le Soudan du Sud, le 4 août 2017.
Des déplacés dans un camp à Wau, dans le Soudan du Sud, le 4 août 2017. Thomson Reuters Foundation/Stefanie Glinski
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Le président du Conseil de sécurité a notamment souligné qu'une récente « suspension des opérations des autorisations de vols a eu des conséquences » sur le travail des casques bleus. Il a aussi rappelé que toutes obstructions aux activités de la mission de paix internationale sont passibles de sanctions.

Le travail des humanitaires au Soudan du Sud, plus jeune État au monde, s’est lui aussi compliqué ces derniers mois. Les groupes armés attaquent régulièrement les acteurs humanitaires, qui déplorent un grand nombre de morts.

La force onusienne au Soudan du Sud se compose de plus de 13 000 hommes. Elle a pour mission principale de protéger les civils. Mais pour l'instant aucun embargo sur les armes n'a été voté par le Conseil de sécurité de l'ONU, et les forces en présence sur le terrain continuent à se battre.

Salva Kiir minimise la crise humanitaire

Le nombre de déplacés dans le pays est estimé à 3,5 millions de personnes. Ils fuient les combats entre les factions armées, mais aussi les raids qui les ciblent directement, racontent les réfugiés. Pourtant, dans une interview accordée à la radio allemande Deutsche Welle, le président Salva Kiir affirme que « les gens qui ont fui en Ouganda ont été effrayés par les médias sociaux » et qu'il n'y a « pas de combats dans cette zone ».

« La situation humanitaire ne pourra s’améliorer que lorsque les armes se tairont. Les organisations humanitaires reviendront et aideront la population, et tout le monde retournera à sa place. Ce n’est donc pas très grave », ajoute même le président sud-soudanais.

Un accès aux soins difficiles sur place

Mais c’est un tout autre tableau que dépeint Clair Mills, directrice médicale à MSF. Elle revient d'une récente mission au Soudan du Sud, où elle a fait le tour des infrastructures de MSF dans le pays. Elle s’est notamment rendu dans le nord du pays et a échangé avec ses collègues de Yei, l'une des principales villes du sud du pays.

« MSF Belgique travaille à Yei mais c'est très difficile d'accéder aux populations en dehors de la ville principale, explique-t-elle. Le gouvernement détient la ville mais la campagne n'est pas sous contrôle gouvernemental. Et ce qu'il se passe, c'est que les populations sont déplacées et ne peuvent pas accéder aux soins de santé à cause de ces lignes de front à traverser. La situation est toujours très instable. Il y avait de nombreux conflits dans le nord du pays, ainsi que de nombreux déplacements de population. »

L’humanitaire déplore « l'impact majeur » que cette situation a sur « l'accès aux services de santé ainsi que les impacts directs des violences dont les gens ont été témoins ou dont ils ont été victimes ».

Elle estime que cela conduit « à la fois à des traumatismes physiques et des blessures ou à des traumatismes mentaux et psychologiques, des violences sexuelles ». Et de souligner que « dans de nombreux programmes, il est très difficile pour les gens d'accéder à des choses basiques comme les traitements pour la malaria. »

Un récent rapport de Human Rights Watch dénonce l'utilisation massive du viol ainsi que les assassinats à caractère ethnique. En novembre 2016, l'ONU s'inquiétait déjà des risques de génocide dans le pays.

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