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Madagascar

Madagascar: baisse du cours du cacao et revenus des planteurs réduits de moitié

A Madagascar, le cours mondial du cacao a enregistré une baisse de 30% depuis novembre dernier, du fait d’une surproduction en Côte d’Ivoire. Si les industriels doivent s’en frotter les mains, ce n’est pas une très bonne nouvelle pour tout le monde. Avec ses 7 000 tonnes de cacao exportées, Madagascar est un petit exportateur. Aussi, dans la cour des gros, Madagascar ne « fait » pas le prix, mais le subit. Sur la Grande île, la deuxième saison annuelle de récolte a démarré, il y a quelques semaines. En six mois, les petits planteurs malgaches ont vu leurs revenus divisés par deux.

Tri et décorticage de fèves de cacao.
Tri et décorticage de fèves de cacao.
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A Ambanja, la ville du cacao, dans le nord-oest de l’île, Monsieur Prosper est l’un des nombreux petits planteurs de la zone. Depuis début août, il vend environ 400 kg de fèves fraîches par semaine. A 1 300 ariary le kilo (0,40 €), c’est deux fois moins que l’an dernier.

« Je ne comprends pas pourquoi le prix baisse autant. Ici, tout le monde se plaint ! », souligne-t-il.

Le ministre du Commerce, Armand Tazafy, le sait. Le prix du cacao « a chuté partout » dans le monde. Alors, pour limiter les fluctuations incontrôlables, l’homme à la tête du tout jeune Conseil national du cacao, incite les producteurs à miser sur la qualité plutôt que sur la quantité.

« Nous avons la chance, dit-il, d’être le seul pays d'Afrique à être doté du label 100% cacao fin, sur toute notre production. Il faut qu’on améliore sans cesse notre qualité », dit-il.

Comment ? Pour Philippe Fontayne, gros producteur et exportateur de l’île, c’est sur le procédé de post-production que la différence peut se faire.

« Si l’on applique des techniques rigoureuses dans la fermentation et le séchage des fèves, c’est tout le cacao malgache qui pourrait être vendu en qualité supérieure et non plus en standard », affirme-t-il avant d’ajouter, avec certitude, que, pour un cacao fin, de qualité supérieure, « les acheteurs continueront toujours à payer plus cher pour cette gamme de cacao-là ».

Cependant, cet équipement a un coût que beaucoup ne peuvent se permettre, à savoir entre 10 et 20 millions d’ariary (2 800 à 5 600 euros).

Reste alors des solutions moins onéreuses comme celle d’éviter la monoculture, au profit de l’agroforesterie. Planter du café, du cajou ou de la vanille dans son champ de cacaoyers permet d’atténuer l’impact des fluctuations des cours des matières premières.

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