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Niger

Les très mauvais résultats des enseignants contractuels au Niger

Les résultats d'une évaluation des enseignants contractuels ont été rendus publics vendredi 11 août. Les professeurs devaient réaliser deux exercices, l'un en français et l'autre en mathématiques, et les notes sont désastreuses. Plus de 19 % d'entre eux obtiennent moins de 5 sur 20. Des résultats très alarmants.

Au Niger, les trois quarts des enseignants sont des contractuels.
Au Niger, les trois quarts des enseignants sont des contractuels. AFP PHOTO/PIERRE VERDY
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Au Niger, sur 80 000 enseignants, 60 000 sont des contractuels.

« Nous leur avons posé des questions très simples du niveau CE2 et du niveau CM2, explique Daouda Marthé, le ministre de l’Education nigérien. En maths par exemple, dans le nombre 767 kilogrammes, qu’est-ce qui représente les kilogrammes, les hectogrammes et les décagrammes et les grammes. Ou par exemple, on a demandé à quel temps était conjugué un verbe au passé simple. »

18 737 enseignants ont obtenu la moyenne ou plus, soit 33,5%. 47,3% ont obtenu entre 5 et 10 sur 20. 19,2% ont obtenu moins de 5 sur 20 au test. « Même si on repêchait jusqu’à 8 ou 9 sur 20, on n’a pas 50% des enseignants qui maîtrisent le contenu. »

Des résultats qui sont la conséquence d’une mauvaise politique de recrutement des enseignants au Niger, estime le ministre.

Le mode de test contesté

Plusieurs syndicats (Synergie Cause-Niger, Synaceb et la Fédération unitaire des syndicats de l’éducation nationale) avaient appelé les enseignants contractuels à ne pas répondre à cette évaluation, mais pratiquement 57 000 d'entre eux les ont tout de même passés.

Ces syndicats indiquent que ce n'est pas le principe même de l'évaluation qui est rejeté, mais le mode d'évaluation, sur le programme CE2-CM2 et par examen, et non en classe comme le voudrait le statut de la fonction publique.

« Un enseignant ne peut être évalué qu'en séance de classe. C'est là qu'on peut déterminer la compétence et les insuffisances de cet enseignant, défend Mounkaila Halidou, secrétaire général du Synaceb. La façon dont cela a été organisé est problématique. » Selon lui, « on se retrouve avec des enseignants qui sont très compétents, mais avec le programme sur lesquels on les a testés, on ne peut pas vraiment le diagnostiquer, alors qu'il y a de mauvais enseignants à qui on a fait des facilités pour qu'ils aient de bonnes notes », affirme-t-il.

Mounkaila Halidou reconnaît que « le système est pourri et qu'il va falloir trouver des solutions », mais « nous sommes contre la procédure adoptée pour cette évaluation », maintient-il. Car ces tests auront des conséquences. Les plus mauvais élèves ne pourront plus enseigner, explique le ministre de l'Education.

En situation normale, il s'agirait de faire partir tous ceux qui ont moins de 8 de moyenne, mais nous n'avons pas sur le marché des enseignants de qualité pouvant les remplacer. La meilleure solution est d'être pragmatique et nous avons considéré que tous les enseignants qui ont obtenu entre 0 et 3 seront extraits automatiquement du système.

01:13

Daouda Marthé

Laura Martel

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