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Tunisie

Tunisie: Radhia Nasraoui en grève de la faim pour protéger son mari

Radhia Nasraoui est en grève de la faim depuis le 11 juillet dernier. L'avocate tunisienne et activiste des droits de l'homme proteste contre la modification de la protection rapprochée de son mari, Hamma Hammami. Assurée jusque-là par la garde présidentielle, elle est désormais confiée au ministère de l’Intérieur. Leader politique de l'opposition de gauche, Hamma Hammami est menacé de mort par les extrémistes islamistes.

L'avocate Radhia Nasraoui aux côtés de son mari Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, lors d'une manifestation anti-corruption à Tunis en juillet 2016.
L'avocate Radhia Nasraoui aux côtés de son mari Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, lors d'une manifestation anti-corruption à Tunis en juillet 2016. FETHI BELAID / AFP
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L’état de santé de Radhia Nasraoui « s’est détérioré », a affirmé à la télévision nationale le mari de l’avocate tunisienne, Hamma Hammami. « Sa situation est alarmante », a ajouté celui qui est également le porte-parole du parti Front populaire, la coalition de la gauche tunisienne. Mais cette activiste aguerrie des droits de l'homme, têtue, veut des réponses à ses interrogations concernant la situation sécuritaire de son époux : Hamma Hammami se considère en effet toujours en danger, et sa famille ne comprend pas pourquoi sa protection a été levée.

Radhia Nasraoui a entamé une grève de la faim le 11 juillet dernier pour protester contre le transfert de la garde rapprochée de son mari : assurée jusque-là par la garde présidentielle, elle a été confiée au ministère de l'Intérieur. Radhia Nasraoui exprime justement ses craintes face à ce changement.

Craintes face aux islamistes infiltrés

Comme beaucoup d'opposants en Tunisie, elle considère que le ministère de l'Intérieur est largement infiltré par des extrémistes islamistes. Elle craint qu’Hamma Hammami subisse le même sort que Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, deux leaders de l'opposition du temps de Zine el-Abidine Ben Ali. Tous les deux avaient été assassinés en 2013, alors que le mouvement Ennahdha était au pouvoir.

Le 1er août, le président tunisien, a reçu une délégation d'activistes des droits de l'homme qui suit de près l'état de santé de Radhia Nasraoui. Béja Caid Essebsi avait alors promis de demander une réévaluation du système de sécurité consacré à Hamma Hammami. Mais depuis, la famille n'a pas plus d'information.

En France, Jean-Luc Mélenchon, président du groupe France insoumise, a adressé une lettre au président tunisien dans laquelle il l'interpelle sur le danger qui menace Hamma Hammami et l'appelle à restaurer la garde présidentielle à son profit.

L'instance nationale de prévention de la torture a également appelé les autorités à répondre immédiatement aux demandes de l'avocate et d’indiquer à sa famille le niveau de menace qui pèse sur elle.

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