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Cameroun

Torture de présumés jihadistes au Cameroun: le Pentagone lance une enquête

Le Pentagone annonce une enquête au Cameroun après que les forces de ce pays ont été accusées de torturer de présumés jihadistes. Amnesty International affirme que les forces camerounaises ont maltraité des membres de Boko Haram, notamment sur une base militaire où sont stationnés des soldats américains, celle de Garoua, dans le Nord.

Un pilote de l'armée camerounaise chargé de surveiller la frontière nord du Cameroun, près de laquelle opèrent les islamistes de Boko Haram, le 18 juin 2014, à Garoua (photo d'illustration).
Un pilote de l'armée camerounaise chargé de surveiller la frontière nord du Cameroun, près de laquelle opèrent les islamistes de Boko Haram, le 18 juin 2014, à Garoua (photo d'illustration). AFP PHOTO / REINNIER KAZE
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L'enquête de commandement devra établir si Africom savait. Le commandement qui chapeaute les opérations militaires américaines en Afrique ne le dit pas exactement en ces termes-là. Il dit plutôt que les enquêteurs devront déterminer si le commandement était au courant, en tout ou en partie, des allégations contenues dans le rapport d’Amnesty.

L'ONG signale une centaine de cas de torture dans une vingtaine d'endroits. Amnesty accuse au premier chef la Brigade d'intervention rapide et les services de renseignement. Contacté par RFI, Africom assure que des militaires américains en poste au Cameroun ne l’ont jamais informé d’éventuelles atteintes aux droits de l’homme.

Cette affirmation ne convainc pas Matthew Page, un ancien diplomate américain en poste au Cameroun : « Cette réponse est mensongère. Africom est au courant des allégations d'atteintes aux droits de l'homme au Cameroun qui figurent dans les rapports des agences américaines de renseignement et les rapports que le département d'Etat publie chaque année sur les droits de l'homme au Cameroun. »

« Africom, bien entendu, est un commandement basé en Allemagne. Ce qui se passe, au jour le jour, dans un pays comme le Cameroun, notamment au plan militaire, relève plutôt de l'ambassade des Etats-Unis sur place. On y trouve des responsables militaires (l'attaché militaire et d'autres officiers). Le personnel de l'ambassade a donc une très bonne idée de ce qui se passe, surtout l'ambassadeur, qui a été un fervent partisan du régime camerounais et des forces camerounaises dans les discussions internes, au sein du gouvernement américain, alors que les atteintes aux droits de l'homme par les forces camerounaises sont bien connues, et depuis longtemps. Il ne s'agit pas de nouvelles révélations », ajoute-t-il.

La loi américaine empêche le département de la Défense de venir en aide à une armée étrangère qui violerait les droits de la personne.

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