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Gabon

Gabon: condamnation unanime après l'attaque de plusieurs médias

Après les attaques d'hommes armés dans des médias, la capitale gabonaise a retrouvé son calme. Une enquête a été ouverte. Le leader présumé Roland Désiré Aba’a Minko a été arrêté. Vendredi 16 juin, un commando pénétré dans les locaux de quatre médias pour diffuser un message de l'ancien candidat à la présidentielle dans lequel il donnait 72 heures au président Ali Bongo pour céder le pouvoir à l'opposant Jean Ping. Il affirmait avoir disposé des bombes dans des bâtiments administratifs et menaçait de les faire sauter si ses exigences n'étaient pas satisfaites. Samedi, beaucoup de partis politiques ont réagi.

Un véhicule des forces de sécurité gabonaises stationné devant la radiotélévision nationale à Libreville, le 16 juin 2017.
Un véhicule des forces de sécurité gabonaises stationné devant la radiotélévision nationale à Libreville, le 16 juin 2017. STEVE JORDAN / AFP
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Le parti au pouvoir PDG, Démocratie nouvelle ou encore la coalition autour de Jean Ping ont tous condamné les attaques de médias de vendredi à Libreville.

Le porte-parole de la coalition autour de Jean Ping, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, affirme que l'opposant n'a rien à voir avec ce qui s'est passé et a rappelé « son attachement à la démocratie ». Il s'est toutefois interrogé sur le silence du gouvernement et a « parlé de coïncidence troublante » avec l'arrivée, mardi, d'une mission de la Cour pénale internationale. Il a également dit espérer que tout cela ne serve pas de prétexte pour créer une situation d'exception.

Démocratie nouvelle, le parti de René Ndemezo'o Obiang, ex-directeur de campagne de Jean Ping, n'a pas non plus épargné Aba'a Minko. « Démocratie nouvelle dénonce et condamne avec la plus grande vigueur tout acte tendant à mettre en péril le processus démocratique en cours dans notre pays. »

Le Parti démocratique gabonais (PDG) s'est dit de son côté choqué par ces attaques. Son secrétaire général a demandé au gouvernement d'agir pour protéger le territoire. Faustin Boukoubi a appelé les Gabonais à la raison et au patriotisme.

Nous lançons un appel à la raison et au patriotisme de nos compatriotes. Au gouvernement nous demandons de prendre toutes les dispositions en vue d'assurer la défense de notre territoire, le bon fonctionnement des institutions, de protéger les personnes ainsi que les biens publics et privés.

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Faustin Boukoubi

Sébastien Németh

« Qu'il attende les prochaines élections qui vont avoir lieu dans sept ans pour qu'il puisse assouvir son ambition », a lancé de son côté Mathieu Mboumba Nziengui de l'Union du peuple gabonais.

Garde à vue et perquisitions

Une enquête a donc été lancée par le procureur. Roland Désiré Aba’a Minko, le leader présumé de ces attaques, est interrogé depuis vendredi après avoir été arrêté sans opposer de résistance. Son domicile et son bureau ont été perquisitionnés. Selon une bonne source, les enquêteurs y ont retrouvé des éléments prouvant que ces actions étaient planifiées.

« Il a déclenché une psychose. De plus, menacer avec des armes factices est pénalement puni. Il risque gros », confie une source judiciaire.

Des recherches sont en cours pour savoir si des bombes ont été déposées dans des bâtiments, comme il l'avait annoncé. Sa garde à vue pourrait durer jusqu'à huit jours avant qu'il ne soit présenté devant le parquet de la République.

Plusieurs commandos

Sur les attaques, il y aurait eu plusieurs commandos impliqués. Une source ayant accès au dossier parle de peut-être quatre équipes d'environ six hommes armés, puisque quatre médias – Canal 7, Gabon Télévision, TV+ et Africa N°1 – ont été visés simultanément.

A TV+, les assaillants ont pu diffuser le message de Roland Désiré Aba'a Minko.
Chez Africa N°1, ils ont échoué pour des raisons techniques. Dans leur fuite, ils ont oublié un DVD contenant une vidéo de l'opposant. A Canal 7, les locaux étaient fermés et le commando a été chassé par les riverains. Enfin à Gabon Télévision, ils ont pu entrer mais sont vite repartis à l'arrivée des forces de sécurité. A TV+, ils ont aussi laissé une bombe factice faite de faux bâtons de dynamite couverts d'aluminium et reliés à un circuit électrique.

Ces hommes, activement recherchés, étaient à bord de véhicules loués chez un prestataire, lui aussi interrogé. Selon des témoignages, ces commandos étaient armés de pistolets, machettes et couteaux.

Une bombe factice a été retrouvée à TV+ et un DVD à Africa N°1, dans lequel on retrouve le message de Roland Désiré Aba’a Minko.

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