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Madagascar

Madagascar: vive inquiétude suite à un projet d’extraction de terres rares

A Madagascar, dans l'extrême nord-ouest du pays, en face de l’île de Nosy Be, célèbre pour sa biodiversité exceptionnelle, le sous-sol est riche en minerais, en particulier de tantale. C’est une terre rare utilisée en électronique, notamment dans les téléphones portables et les ordinateurs. L’Alliance pour la protection et le développement durable de la péninsule d'Ampasindava, lors d’une conférence de presse, samedi 10 juin, a demandé l'arrêt pur et simple du projet.

Un morceau de minerai de tantale, matière très prisée par le secteur de la haute technologie.
Un morceau de minerai de tantale, matière très prisée par le secteur de la haute technologie. (CC)/Wikipédia
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C’est la société allemande Tantalus qui a obtenu une concession de 300 km2 dans cette zone, en bordure d’une aire protégée, pour effectuer des tests d'extraction. Les représentants de l'Alliance pour la protection et le développement durable de la péninsule d'Ampasindava ont été reçus par le ministère des Mines et par celui de l'Environnement. Composée des autorités traditionnelles, de représentants de la société civile mais aussi d'opérateurs économiques de la région, la délégation tire le signal d’alarme.

Il faut sept tonnes de produits chimiques dangereux pour extraire une tonne de terres rares. Le procédé effraie les opposants à ce projet d'extraction de tantale : « Vu le manque de rigueur actuel, si on leur attribue des moyens de polluer la nappe phréatique - et par érosion cela atteindra aussi les mangroves ainsi que les océans – nous allons assister à l’extension de l’endémicité de la nature de cette péninsule », a alerté Joel Soatra, représentant des opérateurs touristiques de Nosy Be.

La biodiversité, « matière première » touristique

« Nous, opérateurs touristiques, notre matière première, c’est justement la biodiversité de cette zone. Si on commence à y toucher d’une façon ou d’une autre, évidemment toute la partie économique sera mise à mal », a-t-il ajouté. Pour le moment, l'entreprise n'a qu'un permis de recherche. Dans ce cadre, elle a déjà creusé 7 000 puits. Raymond Mandiny, agriculteur et président de la plate-forme de la société civile de la région de Diana, est directement touché par ce projet.

« Je suis contre parce qu’il y a des terres contaminées alors que la péninsule d’Ampasindava est une région est à vocation agricole (culture du café, du cacao). La population n’est pas consciente de l’impact de ce projet qui touche 40 000 personnes », précise-t-il. Les autorités malgaches se disent préoccupées par les informations rapportées. Elles ont garanti que des équipes du ministère des Mines et de celui de l'Environnement seraient envoyées sur le terrain pour effectuer des contrôles.

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