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Burkina Faso

Burkina Faso: des groupes d'autodéfense sèment le trouble

Au Burkina Faso, des membres des Koglweogo, structures d’autodéfense spécialisées dans la lutte contre le vol, les braquages et les attaques à main armée, ont affronté des villageois dans la région du Centre-Ouest, à une centaine de kilomètres de Ouagadougou. Ces affrontements ont provoqué la mort de cinq personnes dont trois membres des Koglweogo. Le ministre de la Sécurité s’est rendu sur place pour faire libérer des habitants du village de Tialgho, détenus par ces milices d’autodéfense. Accompagné par une délégation gouvernement, Simon Compaoré s'est également rendu dans les villages touchés pour assurer aux habitants que des mesures sont prises pour leur sécurité.

Des officiers de police burkinabè durant les funérailles de trois de leurs collègues, le 21 mai 2016, à Ouagadougou.
Des officiers de police burkinabè durant les funérailles de trois de leurs collègues, le 21 mai 2016, à Ouagadougou. AHMED OUOBA / AFP
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Les Koglweogo s’étaient rendus dans le village de Tialgho pour prélever des amendes. Exaspérés par les agissements de ces milices d’autodéfense, des habitants se sont opposés et des affrontements ont éclaté. Un premier bilan a fait état de cinq morts et de nombreux blessés.

Les membres de ces milices d’autodéfense sont reconnus pour leurs méthodes d’interrogatoire. Ligotés et suspendus à des arbres, les suspects interpellés par les Koglweogo sont fouettés avec des fouets flambés ou trempés dans du piment. « Les méthodes qu’ils utilisent pour appréhender les voleurs sont les mêmes que celles des braqueurs », avait dénoncé un procureur.

Des milices qui défient l'autorité de l'Etat

Ces milices se sont transformées en justiciers et occupent le terrain, là où les forces de sécurité sont absentes. Cependant, elles opèrent aussi, de nos jours, dans les grandes villes comme Ouagadougou et elles ont leur propre code pénal. Lorsqu’elles obtiennent des aveux sous la torture, les coupables doivent payer une amende avant leur libération. Des amendes qui vont de 55 000 à 305 000 francs CFA, en fonction de la valeur de l’objet ou de l’animal volé.

Afin de mieux les encadrer, le ministre de la sécurité avait proposé de les intégrer dans les initiatives locales de sécurité. C’est ainsi que Simon Compaoré avait interdit le port d’armes par les membres de ces milices sans autorisation.Les récents affrontements, dans les provinces du Boulkiemdé et du Sanguié, viennent rappeler que ces milices continuent à défier l’autorité de l’Etat.

Une délégation gouvernementale conduite par le ministre de la sécurité s'est d'ailleurs rendue sur place à Sanguié ce dimanche 21 mai. Simon Compaoré est allé rencontrer les familles et assurer les habitants des villages touchés que des mesures sont prises pour leur sécurité.

Simon Compaoré promet que les fautifs seront sanctionnés

Le ministre de la Sécurité et sa délégation ont rencontré les familles des victimes pour leur apporter le soutien moral de tout le gouvernement et réaffirmer l'engagement de l'Etat à faire respecter l'ordre et le discipline dans cette région. Dans certaines familles, les corps des victimes ont été présentés à la délégation gouvernementale. Face aux notables et les chefs de familles, le ministre a promis que les mesures seront prises pour que pareille situation ne survienne encore.

Afin de situer les responsabilités, la délégation gouvernementale a promis que la justice fera son travail et que les fautifs seront sanctionnés. Sept membres des groupes d'autodéfense sont déjà entre les mains de la gendarmerie pour les besoins de l'enquête. D'autres personnes qui étaient détenues par ces groupes d'autodéfense ont été libérées et ont regagné leurs villages.

Dans la foulée, le gouverneur de la région a rappelé l'interdiction toute activité des groupes d'autodéfense dans les provinces du Boulkiemdé et du Sanguié jusqu'à nouvel ordre. Des instructions ont été données aux forces de sécurité pour assurer la protection des personnes et des biens.

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