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Gambie

Gambie: la statue du «soldat inconnu», la fin d'un symbole de l'ère Jammeh

Une étrange disparition a suscité la surprise à Banjul : la disparition d'une statue ! Jusqu'au début du mois, on pouvait admirer, trônant sur le rond-point à l'entrée de Banjul, la statue en bronze du «soldat inconnu». Une situation qui fait grincer des dents du côté certains partisans de Yahya Jammeh puisque la statue a été construite en 1996, au pied d'une arche de 30 mètres, pour célébrer le coup d'état militaire du 22 juillet 1994 conduit par le dictateur déchu. Aujourd'hui les voitures qui entrent dans Banjul ne peuvent contempler qu'un simple trou, au milieu du rond-point. Un changement qui a suscité bien des réactions.

Habillée d'un tee-shirt «Gambia has decided» par les Gambiens après le départ de Yahya Jammeh, la statue du «soldat inconnu», symbole de la dictature, a finalement été retirée.
Habillée d'un tee-shirt «Gambia has decided» par les Gambiens après le départ de Yahya Jammeh, la statue du «soldat inconnu», symbole de la dictature, a finalement été retirée. SEYLLOU / AFP
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C'est sûr, sa disparition ne pouvait pas passer inaperçue. Sur ce rond-point, un soldat faisait fièrement le signe de la victoire, son fusil dans le dos, et un bébé dans les bras. Un symbole que ce chargé de la sécurité du site ne supportait plus d'avoir sous les yeux : « Ça ne renvoyait pas une bonne image,car maintenant, nous ne sommes plus une dictature, affirme-t-il. On espère avoir un autre symbole, car aujourd'hui, la Gambie est un pays libre, vraiment ».

La statue avait déjà subi quelques « ajustements» après la défaite de Yahya Jammeh. Des Gambiens l'avaient habillée d'un tee-shirt avec l'inscription « La Gambie a décidé » (Gambia has decided). Son retrait est une décision collective du gouvernement après consultation de leaders communautaires.

« La transition de la dictature et la démocratie implique que l'on agisse vis-à-vis des symboles, explique le ministre des Travaux Publics, Bai Lamin Jobe. Il y a beaucoup de choses que l'on envisage d'enlever ou de transformer. Le nom de certaines rues, d'autoroutes même. On réfléchit à tout ça ».

L'historien Assan Saar lui, met en garde contre la tentation de vouloir effacer toute trace de l'ancien régime. « Personne ne peut s'affranchir de son passé. L'histoire de la Gambie ne peut pas s'écrire sans parler de cette période militaire, assure-t-il. Peut-être que l'on devrait utiliser cela pour éduquer les plus jeunes, et leur expliquer voici ce que cet ancien gouvernement représentait, voici ce qu'ils ont fait ».

Selon le gouvernement, la statue pourrait rejoindre les collections du musée national. Un comité consultatif a été mis en place pour décider des futurs changements, et pour l'instant, le gouvernement ne sait pas si un autre monument remplacera la statue retirée.

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