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RCA

RCA: une nouvelle semaine sous tension débute à Bangassou

Depuis le début du week-end, la ville de Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique, est aux mains d'un groupe armé toujours non identifié, mais s'apparentant aux anti-balakas, selon la Minusca. Faute de pouvoir se rendre dans les quartiers attaqués, les ONG sont dans l'incapacité de pouvoir établir un bilan des victimes civiles de cette prise de contrôle.

Un véhicule de la Minusca en patrouille dans la ville de Bambari (photo d'archives, 2014).
Un véhicule de la Minusca en patrouille dans la ville de Bambari (photo d'archives, 2014). UN Photo/Catianne Tijerina
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La journée de ce lundi à venir peut faire craindre de nouveaux combats entre les forces de la Minusca et le groupe d'autodéfense qui a investi Bangassou depuis ce week-end.

Dimanche dans l'après-midi, alors que les forces d'intervention spéciale du contingent portugais sont arrivées dans la ville afin de tenter de maîtriser la situation, ceux qui sont identifiés par l'ONU comme des anti-balakas reprenaient leurs positions pour parer à une éventuelle offensive de la Minusca.

Toute la journée de dimanche des négociations ont eu lieu, notamment emmenées par le cardinal Nzapalainga, mais celles-ci sont restées vaines.

Dans l'après-midi, alors que l'évêque de Bangassou tentait de récupérer des blessés à la mosquée, celui-ci a été la cible de tirs de la part des occupants de la ville, sans que le religieux ne soit blessé.

Pour les acteurs humanitaires, la tâche est d'autant plus compliquée que plusieurs quartiers, dont celui de Tokoyo, à majorité musulmane, sont également bouclés par les hommes en armes.

L'hôpital géré par MSF n'a reçu que 25 blessés depuis le début du week-end, alors que de nombreux civils sont toujours sans assistance, faute de pouvoir se déplacer.

Ce 14 mai, le président Touadéra, rentré d'une semaine de voyage officiel en Israël, a fermement condamné ces attaques et a annoncé qu'il se rendrait à Bangassou dans les jours à venir.


■ Qui sont les assaillants de Bangassou ?

Six casques bleus tués en une semaine : un à Bangassou samedi et cinq dans une attaque lundi à 20 km de là. Il s'agit apparemment des mêmes assaillants, assimilés à des anti-balakas, mais qui ne répondent pas aux chaînes de commandement connues. Bref, un groupe armé non identifié qui a tué de nombreuses personnes à Bangassou en faisant montre d'un sens tactique développé.

Mardi 9 mai, à 230 km à l'ouest de Bangassou, la ville d'Alindao tenue par l'UPC d'Ali Darass a subi une attaque d'ampleur des anti-balakas. Là, les choses sont plus claires. La guerre que mène la coalition FPRC-anti-balakas à l'UPC dure depuis des mois. Mais on ne connait toujours pas, là non plus, le bilan exact des affrontements. Une certitude, les morts se comptent par dizaines.

Autre inconnue : y a-t-il un lien entre les deux attaques ? Impossible de répondre à cette question tant que les auteurs du raid sur Bangassou et leurs motivations n'auront pas été clairement identifiés. La Minusca dit avoir des informations laissant penser que les commanditaires de l'attaque de ce week-end seraient à Bangui.

Quoi qu'il en soit les dirigeants anti-balakas à Bangui démentent toute implication dans l'attaque de Bangassou. Tout comme le FPRC de Noureddine Adam, leur allié de circonstances depuis quelques mois. Pire, dans un communiqué, le FPRC lance un ultimatum : si la Miunusca ne parvient pas à rétablir la sécurité à Bangassou sous 48 h, il lancera une opération de grande envergure pour mettre ce groupe « hors d'état de nuire ».

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