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RDC

RDC: pourquoi un tel bras de fer autour des funérailles d’Etienne Tshisekedi?

C'est un enterrement qui continue de diviser le premier parti d'opposition de RDC, l’UDPS, ainsi que les autorités congolaises : celui d'Etienne Thsisekedi, décédé le 1er février dernier. Annoncé pour le vendredi 12 mai, le rapatriement depuis Bruxelles de la dépouille de l'opposant historique a de nouveau été reporté sans qu'une nouvelle date ne soit fixée. Cet enterrement prend des allures de bras de fer politique.

Le cercueil d'Etienne Tshisekedi lors d'un hommage à Bruxelles le 5 février 2017.
Le cercueil d'Etienne Tshisekedi lors d'un hommage à Bruxelles le 5 février 2017. REUTERS/Francois Lenoir
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Depuis des semaines, c'est un véritable dialogue de sourds. Les autorités refusent l'inhumation du corps d'Etienne Tshisekedi au siège du parti de l'UDPS. Elles brandissent une loi de 1914 qui interdit l'enterrement à moins de 50 métres d'une habitation. Le parti d'Etienne Tshisekedi se dit ouvert à d'autres sites, sauf celui d’un cimetière, indigne de la personnalité de l'opposant historique, selon eux.

Un blocage persistant en République démocratique du Congo. Pour certains, la famille et le premier parti d'opposition auraient - dès le départ - mal géré cet enterrement en le politisant. Dans un premier temps, des cadres de l'UDPS ont en effet conditionné le retour de la dépouille mortelle d'Etienne Tshisekedi à la nomination d'un nouveau Premier ministre. Politiser l'enterrement, c'était prendre le risque de crisper la majorité et de bloquer les discussions.

L'autre explication de ce énième report, c'est la crainte de part et d'autre de débordements sécuritaires. Pour les autorités, il faut à tout prix éviter que le retour d'Etienne Tshisekedi et son enterrement ne se transforment en manifestations de l'opposition. Mais pour l'UDPS aussi, le moindre débordement pourrait lui être reproché. Comment être sûr que la gestion de cette foule avec un fort potentiel de désordre est assurée ? Pour cela, il faudrait que pouvoir et opposition se fassent confiance et travaillent ensemble. Un pré requis que ni l'un ni l'autre camp n'est à ce jour parvenu à réaliser, chacun s'accusant de mauvaise foi et de provocation.

Tristesse à Limete

En tous les cas, mercredi à Limete, pas un seul militant n’était présent au siège de l’UDPS. Ils ont tous vidé les lieux la veille, aux petites heures, quand l'unité de la police en faction devant l'immeuble a été attaquée par des inconnus. Et dans leurs rangs, après ce report, la déception est grande, à l’image de Willy Mishiki, l'un des dissidents du rassemblement et président de l'Union nationale des nationalistes : « On a constaté la mauvaise volonté des autorités de la ville, en particulier les gouverneurs qui, depuis un certain temps, ont profité peut-être d’une mauvaise interprétation. C'est allé jusqu’à arrêter les travaux du caveau. »

Pour d’autres Kinois, ce report était prévisible : « C’était tellement prévisible du fait que les amis de l’UDPS voulaient faire un bras de fer, la RDC est dirigée par les institutions, ce n’est pas un champ de maïs où chacun décide comme il veut et fait ce qu’il veut. On voyait déjà de l’électricité dans l’air et tout ça, ça allait faire beaucoup de désordre au pays. Et je pense que pour la paix et pour la tranquillité, dans un premier temps, c’est mieux qu’on reporte et qu’on prépare bien son retour ici. »

Beaucoup de péripéties dans le processus du rapatriement de la dépouille mortelle de celui qu’on appelle le père de la démocratie en RDC.

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