Accéder au contenu principal
Afrique du Sud

Afrique du Sud: Jacob Zuma célèbre le Freedom Day loin des manifestations

L’Afrique du Sud célébrait jeudi 27 avril le Freedom Day, la journée de la liberté qui marque les premières élections démocratiques de l'histoire du pays. Il y a 23 ans, elles allaient porter Nelson Mandela au pouvoir. Aujourd’hui, le parti au pouvoir traverse la plus importante crise de son histoire, confronté à une contestation grandissante, y compris dans ses propres rangs. Alors que l’opposition politique et la société civile se réunissaient à Pretoria pour un rassemblement anti Zuma, le chef de l’Etat, lui, se trouvait dans le KwaZulu-Natal.

Quelque 2.000 personnes se sont réunies jeudi à Pretoria pour exiger le départ du président sud-africain Jacob Zuma, à l'occasion du Jour de la liberté.
Quelque 2.000 personnes se sont réunies jeudi à Pretoria pour exiger le départ du président sud-africain Jacob Zuma, à l'occasion du Jour de la liberté. STRINGER / AFP
Publicité

C’est chez lui, dans sa province d’origine et bastion de l’ANC, que le président Jacob Zuma a célébré la journée de la liberté. Loin des manifestations, dans un village. Une cérémonie sobre, sans danses, sans chants, en présence d’une poignée de ministres fidèles.

Le président a admis que 23 ans après la fin de l’apartheid il restait encore beaucoup à faire : « La majorité des Sud-Africains noirs est toujours économiquement désavantagée. Les niveaux d’inégalité restent élevés. Les ménages blancs gagnent au moins cinq fois plus que les ménages noirs. C’est pour cela que nous parlons aujourd’hui de transformation économique radicale. Cela veut dire des changements fondamentaux dans la structure de l’économie. »

Il a promis que cette transformation radicale serait désormais la priorité du gouvernement. Promis de revoir le sujet sensible de la redistribution des terres. Des promesses en terrain conquis et loin des manifestants qui rappellent que le président Zuma est au pouvoir depuis déjà 8 ans.

Le chef de l’Etat en a également profité pour railler à distance l’opposition mobilisée contre lui dénonçant leur manque de respect pour la politique. Un chef d’Etat à l’aise, alors que les appels à son départ se multiplient et qu’il va devoir faire face à une motion de défiance au Parlement dans une dizaine de jours.


Reportage dans la manifestation à Pretoria

A Pretoria, 2 000 membres du Mouvement pour la liberté, qui réunit organisation de la société civile, partis d'opposition et leaders religieux se sont rassemblés contre le président Zuma.

Une fois de plus les Sud-Africains en colère ont sorti leurs pancartes et leurs drapeaux pour appeler à la démission de Jacob Zuma, bien déterminés à « maintenir la pression » sur le chef de l'Etat.

Michael porte comme beaucoup le tee-shirt bleu de l'Alliance démocratique. « Aujourd'hui nous célébrons nos premières élections libres, témoigne-t-il. Beaucoup de gens se sont battus et sont morts pour nous permettre de vivre, et nous avons l'impression que le président Jacob Zuma fait reculer notre pays, et attaque notre liberté. Nous sommes ici pour tous les Sud-Africains. »

A la tribune, Ndileka, la petite fille de Nelson Mandela a demandé aux parlementaires « de prendre la bonne décision » lorsqu'ils examineront la motion de défiance visant Jacob Zuma.

Egalement présente, la secrétaire personnelle de Mandela, Zelda La Grande, a lancé : « Nous voulons un président qui respecte la Constitution et tous les Sud-Africains ».

Pour David, diplomate à la retraite, c'est le signe que quelque chose bouge en Afrique du Sud : « Je suis optimiste, car même au sein de l'ANC, il y a beaucoup de leaders de premier plan qui sont opposés à Jacob Zuma. Mais il est très bon en stratégie et il a des gens qui le protègent. Donc je ne pense pas qu'on fasse tomber Zuma, mais ça crée une prise de conscience, qui peut encourager certains opposants au sein de l'ANC, qui sont pour le changement. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.