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Cameroun / Justice

Procès d'Ahmed Abba au Cameroun: nouveau report, verdict lundi

Le correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun Ahmed Abba risque la prison à perpétuité. La justice militaire l’a déclaré coupable de non-dénonciation de terrorisme et blanchiment du produit d'un acte terroriste. Deux des trois chefs d'accusation qui pesaient contre lui. Dans un communiqué, la direction de RFI dit espérer sa libération.

Le correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun Ahmed Abba.
Le correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun Ahmed Abba. via facebook profile
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Ahmed Abba a été blanchi de l'accusation d'apologie du terrorisme grâce aux copies des travaux réalisés pour RFI qui montrent que contrairement à ce qu'avançait l'accusation, le journaliste n'a pas utilisé la radio pour faire l'apologie de Boko Haram.

Les juges ont en revanche estimé que le correspondant de RFI en langue haoussa était coupable de non-dénonciation et blanchiment du produit d'un acte terroriste. Cette dernière charge est la plus lourde. La loi prévoit la prison à perpétuité. Mais les avocats répètent qu'il n'existe aucune preuve contre Ahmed Abba, aucun produit pouvant alimenter l'accusation de blanchiment. Depuis le début du procès, ils réclament l'acquittement du journaliste.

Fort de ce délibéré, le banc du parquet militaire dont la faiblesse de la réquisition avait surpris lors de la précédente audience, a repris du poil de la bête. Le commissaire du gouvernement et son substitut ont aussitôt appelé à la condamnation à vie d'Ahmed Abba, rectifiant au passage les réquisitions antérieures qui elles appelaient à la peine de mort.

Les avocats de la défense ont quant à eux plaidé les circonstances atténuantes. Ils ont fait observer qu'avant cette affaire Ahmed Abba n'avait jamais fait l'objet de la moindre interpellation ou condamnation. Son casier judiciaire est vierge. Ils ont également souligné son comportement exemplaire depuis l'ouverture du procès. Me Charles Tchoungang a mis le tribunal en garde contre la probabilité d'une énorme erreur judiciaire si Ahmed Abba venait à être condamner, rappelant que rien dans les différentes audiences n'avait permis d'établir sa culpabilité.

Le délibéré a été renvoyé à lundi prochain.


■ Communiqué de RFI

Dans un communiqué, la direction de RFI se dit de nouveau persuadée de l'innocence d'Ahmed Abba et espère sa libération à l'issue du verdict final.

« Lors de l'audience de ce jeudi 20 avril devant le tribunal militaire de Yaoundé, Ahmed Abba, le correspondant de RFI en haoussa au Cameroun, a été reconnu non coupable d'apologie du terrorisme.

En revanche, contre toute attente, la Cour l'a reconnu coupable de « blanchiment de produits du terrorisme » et « non-dénonciation d'actes terroristes ». Le commissaire du gouvernement, s'appuyant sur certains éléments factuellement erronés, a requis la prison à vie.

Pour sa défense, les avocats d'Ahmed Abba ont dû rappeler les conditions nécessaires à l'exercice de son métier de journaliste, tout en réaffirmant qu'il n'y a aucune preuve contre Ahmed Abba dans ce dossier.

Après 3 heures de délibérations, le verdict a été reporté au lundi 24 avril.

La Direction de RFI est plus que jamais persuadée de l'innocence d'Ahmed Abba. Elle espère vivement que le verdict final permettra lundi sa remise en liberté après 632 jours de détention. »

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