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Gambie

Gambie: une fondation Solo Sandeng, disparu dans les geôles de Jammeh

Après la défaite et la fuite de Yahya Jammeh, et l’instauration d’un nouveau gouvernement, la Gambie doit encore panser ses plaies. Les familles de victimes s’organisent, pour obtenir justice, et pour que les disparus ne soient pas oubliés. Une des victimes est devenue emblématique de la lutte contre l’ancien régime, et le combat pour la liberté d’expression : Solo Sandeng, mort il y a un an en prison après avoir été arrêté lors d’une manifestation pacifique. Une fondation portant son nom a été lancée vendredi à Banjul, par ses proches, pour continuer son combat pour la liberté, et pour l’amélioration des conditions de vie des prisonniers. Mais aussi pour que Solo Sandeng devienne un nom connu de tous dans la « nouvelle Gambie ».

Manifestation à Banjul, le 16 avril 2016, pour protester après la mort de Solo Sandeng.
Manifestation à Banjul, le 16 avril 2016, pour protester après la mort de Solo Sandeng. STRINGER / AFP
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Ce sont ses propres enfants qui sont à l’origine de sa fondation. Parmi eux, Mohammed Sandeng. Il avait 19 ans lors que Solo est mort entre les mains des services secrets. Et aujourd’hui, il veut préserver les idées transmises par son père : « Avec ma famille, on s’est dit que c’était notre devoir de sauver l’héritage de mon père. Pas seulement parce que c’est notre père et qu’il est mort de façon courageuse, mais parce qu’il avait beaucoup d’idées en tête qui n’ont pas pu voir le jour et qui pourraient bénéficier aux Gambiens, surtout aujourd’hui. »

Alieu Jallow ne fait pas partie de la famille Sandeng. Mais pour lui, Solo est un symbole pour ne jamais oublier ce qu’a vécu la Gambie pendant vingt-deux ans : « Pour les gens, c’est un rappel de la dictature que nous avons subie pendant les vingt-deux dernières années. Garder cette mémoire en vie, c’est rappeler aux gens : "hé, voici les conséquences d’une dictature ! Et on ne doit plus tolérer ça". »

Inscrire ce nom dans l’histoire gambienne. Pour Draman Touray, c’est aussi une forme de victoire pour tous les opposants disparus sans laisser de traces : « C’est vraiment une belle victoire contre Jammeh et ses armes. Jammeh a tout fait pour être sûr que l’héritage de Solo disparaisse, sous une tombe anonyme, mais il a échoué. Puis que nous sommes là aujourd’hui. Donc c’est vraiment une belle victoire de la démocratie sur la tyrannie. »

Les membres de la fondation espèrent que le carrefour de Westfield, là où l’opposant politique a été arrêté l’an dernier, porte un jour le nom de Solo Sandeng.

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