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RDC

RDC: l'appel à manifester de l'opposition se transforme en journée ville morte

Le Rassemblement de l'opposition a appelé à manifester ce lundi 10 avril contre le président Joseph Kabila. La nomination du nouveau Premier ministre Bruno Tshibala, dissident de la plateforme, n'a pas calmé les tensions. Au contraire, le Rassemblement de l'opposition accuse le président congolais de « mauvaise foi » et de ne pas respecter l'accord du 31 décembre 2016 sur le partage du pouvoir. Finalement, cette journée de mobilisation ressemble plutôt à une journée ville morte dans la capitale.

Des policiers en cours de déploiement à Kinshasa (photo d'illustration).
Des policiers en cours de déploiement à Kinshasa (photo d'illustration). Eduardo Soteras / AFP
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A Kinshasa, toutes les activités ont tourné au ralenti, ce lundi 10 avril. Peu de circulation sur les routes, beaucoup de commerces sont restés fermés. Les bureaux de l’administration publique ont été désertés pour la plupart.

En revanche, des éléments de la police ont été déployés en grand nombre dans les quartiers pour empêcher tout regroupement de la population et des véhicules anti-émeutes sillonnent des artères. D’autres sont positionnés dans des endroits stratégiques.

Arrestations

Dans le reste du pays, on signale des arrestations à Bukavu, Goma, Kindu, Lubumbashi ou encore Mbuji-Mayi. Il s'agit pour l'essentiel de cadres ou militants du Rassemblement de l'opposition qui cherchaient à se réunir avant la marche de protestation. Pour le porte-parole de la police nationale congolaise, il ne s'agit là que d'interpellations administratives. Après déposition, les autorités politico-administratives décideront s'il faut ou non les élargir.

La police qui avait rappelé l'interdiction de manifester ou même de se rassembler, se félicite de l'absence de violences. Elle insiste : pas de mort, ni de blessé.

L'opposition salue la journée ville morte

« C’est une nouvelle journée ville morte telle que nous l’avons voulue », a réagi par téléphone Pierre Lumbi, le président du conseil des sages et du Rassemblement et chef de file du G7 (plateforme de ceux qui ont quitté la majorité présidentielle). Selon lui, les organisateurs ont voulu éviter la collision frontale avec les forces de l'ordre.

« Nous avons changé de stratégie, nous avons évité le carnage », ajoute Martin Fayulu, l'un des leaders du Rassemblement des forces acquises au changement. Pour lui, cette journée ville morte est « une démonstration de force de l'opposition ». Il affirme par ailleurs que des marches ont eu lieu « dans divers endroits ».

Le Rassemblement avait à l'origine appelé à des manifestations pacifiques pour exiger l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre. Cette frange, la plus radicale de l’opposition, ne se reconnait pas en Bruno Tshibala, qui vient d’être nommé Premier ministre par le président Joseph Kabila.

Un « échec cuisant », estime le pouvoir

De son côté, Aubin Minaku qualifie cette journée d'« échec cuisant ». Pour le président de l'Assemblée nationale, l'opposition a « pendant longtemps usé de subterfuges pour faire croire qu'elle pouvait manipuler la population et qu'elle pouvait provoquer un déferlement populaire. Mais non, l'opposition congolaise n'a jamais été capable à ce sujet ».

Pour lui, cette mobilisation presque inexistante n'a rien à voir avec l'important dispositif sécuritaire ou les craintes d'une répression. « Le dispositif sécuritaire est tout à fait normal », assure Aubin Minaku, qui appelle l'opposition congolaise à« se remettre en cause ».

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