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Maroc

Evénements de Laâyoune: le procès des 25 Sahraouis a repris au Maroc

Au Maroc, le procès des 25 Sahraouis accusés du meurtre de 10 membres des forces de l'ordre marocaines en 2010 a repris le lundi 13 mars. Le procès des événements de Gdim Izik, doit faire la lumière sur les circonstances des affrontements sanglants qui avaient éclaté à l'issue du démantèlement par l'armée marocaine d'un camp de protestation aux abords de la ville de Laâyoune au Sahara occidental. L'armée affirme avoir été attaquée par des éléments armés alors qu'ils menaient une opération d'évacuation pacifique. Plus de 20 personnes avaient été jugées coupables de meurtre avec préméditation en première instance par un tribunal militaire. Ils sont à présent rejugés au civil après la suppression des tribunaux d'exception au Maroc. Ce procès hors norme, très suivi par les observateurs internationaux, se veut être un modèle de transparence de la justice marocaine sur un sujet qui cristallise les tensions de chaque camp.

Des tentes brûlent après que les forces de sécurité marocaines aient démantelé le camp de Laâyoune, le 09 novembre 2010.
Des tentes brûlent après que les forces de sécurité marocaines aient démantelé le camp de Laâyoune, le 09 novembre 2010. REUTERS/Handout/MAP
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« Je suis là pour garantir un procès juste, ne soyez influencés par personne », a affirmé le président de la Cour d’appel de Salé, auprès de l’un des coaccusés, invité à donner sa version des événements. L’homme est accusé d’avoir roulé en 4x4 sur un militaire non armé. Il admet tous les faits qui lui étaient reprochés, mais pour la défense, ces recueils de témoignages se basent sur des procès-verbaux de police réalisés dans des conditions douteuses.

« S’il y a des suspicions de torture qui se sont confirmées par expertise médicale, a priori les PV seraient nuls », estime maître Olfa Ouled, avocate des accusés. Un peu plus tôt, les pièces à conviction étaient présentées : matraques, sabres qui auraient servi aux meurtres des membres des forces de l’ordre marocaines. S’en est suivi la diffusion d’une vidéo présentant la version des faits des autorités. Elle y montre des corps de militaires gisant en plein désert.

Nouvelles audiences à venir

« Les agissements de ces accusés en pleine scène du crime, on a vu des citoyens, des corps qui étaient décapités et des gens en train d’uriner sur un corps. Ça c’est inacceptable, indigne de notre pays ! », a déclaré maître Rachidi, avocat des parties civiles.

Non sourcé de manière officielle et qualifié de vidéo propagandiste par la défense, le film n’a pour l’heure pas été porté comme pièce à conviction au dossier. Les prochaines audiences seront consacrées à entendre les autres coaccusés. Ils avaient écopé de peines allant jusqu’à la perpétuité pour homicide volontaire.

L'équipe de défense des accusés dénonce une série de violations du droit à un procès équitable. Le fait que les acccusés suivent le procès dans une pièce en verre où ils ne peuvent pas entendre le contenu des débats dans la salle d'audience, mais aussi l'interdiction pour les familles des prévenus d'assister au procès et enfin une interruption systématique des plaidoieries de la défense.

Concernant nos clients, nous ne pouvons pas nous entretenir avec eux, ce qui est, pour moi, du jamais vu

01:02

Maître Ingrid Metton

Florence Morice

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