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Libye

Libye: le croissant pétrolier ciblé par des milices proches de Khalifa Ghweil

Le croissant pétrolier, qui concentre les puits et les plus importants terminaux pétroliers du pays, est la cible d'attaques depuis vendredi 3 mars. Les assaillants se réclament de Khalifa Ghweil à la tête d'un gouvernement islamo-conservateur non reconnu par l'ONU. Outre les conséquences sur la chute de production de l'or noir que provoque cette opération, l'offensive tend à redistribuer les cartes dans l'imbroglio politique que vit la Libye.

Des installations pétrolières après une attaque du groupe Etat islamique, à Ras Lanouf, le 23 janvier 2016 (image d'illustration).
Des installations pétrolières après une attaque du groupe Etat islamique, à Ras Lanouf, le 23 janvier 2016 (image d'illustration). REUTERS/Stringer
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Jusqu'ici, le gouvernement de Salut national de l'islamo-conservateur Khalifa Ghweil était jugé la force la plus faible des trois gouvernements qui se disputent le contrôle de la Libye. L'attaque lancée vendredi au cœur du croissant pétrolier pourrait changer la donne.

Les forces du gouvernement de Bayda dirigées par Khalifa Haftar admettaient samedi avoir perdu le contrôle d'une partie de Ras Lanouf, mais tenir toujours le terminal pétrolier. La Brigade de défense de Benghazi, qui soutient Ghweil, assurait, elle, être maîtresse du site ainsi que celui de As-Sidrah, 30 km plus à l'ouest.

Selon les experts, la Brigade de défense de Benghazi n'est pas en capacité de tenir longtemps ses positions, car elle est sous armée, comparée aux hommes de Haftar qui l'encercle. Elle a néanmoins prouvé que le croissant pétrolier, aux mains de Haftar depuis septembre 2016 et par où transite 70% de l'or noir exporté, n'était pas inviolable.

Samedi, une autre milice proche de Ghweil a attaqué le siège de la compagnie nationale pétrolière à Tripoli. Le bâtiment est sous la protection du gouvernement d'union nationale de Fayez al-Sarraj, seul organe exécutif reconnu par la communauté internationale.

Le pétrole, plus que jamais un enjeu de la crise interne

L'espoir d'une reprise de la production s'effondre. Depuis septembre dernier, les principaux terminaux pétroliers du golfe de Syrte, dont Ras Lanuf, étaient aux mains des hommes de Khalifa Haftar, qui soutient le gouvernement de l'Est, non reconnu par la communauté internationale.

Cette conquête avait permis à la Compagnie nationale du pétrole de lever l'état de force majeure dans trois des ports de la région. Les exportations reprenaient pour la première fois depuis 2014. Ce mardi, un navire chargé de 630 000 barils de brut devait même partir à destination d'un client autrichien. Mais c'était sans compter sur les envies de revanche de ce groupe de miliciens islamistes de Benghazi souhaitant en découdre avec le maréchal qui les a délogés de la métropole de l'Est.

D'autres assauts pour déloger Haftar et ses hommes avaient été menés es dernières semaines par des milices issues de Misrata, alliées au gouvernement d'union nationale de Tripoli, reconnu par la communauté internationale. Sans oublier la menace que représentent toujours les partisans de l'organisation Etat islamique, certes délogés de Syrte, mais pas inactifs. Autant dire que le secteur pétrolier qui représente l'essentiel des revenus du pays n'est pas près de retrouver ses niveaux d'avant les troubles de 2014.

Les ports du croissant pétrolier sont l'endroit où l'on produit la majeure partie du pétrole libyen. Ces ports ont été ouverts après avoir été fermés pendant plus d'un an, en septembre dernier, et ce serait une très mauvaise nouvelle s'ils devaient fermer maintenant parce que depuis l'automne dernier, la production pétrolière libyenne est repartie.

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Matia Toaldo

Clea Broadhurst

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