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Congo-Brazzaville

Congo-Brazzaville: levée du corps de Marcel Ntsourou à la veille de ses obsèques

Au Congo-Brazzaville, la levée du corps du colonel Ntsourou s’est déroulée ce lundi 27 février 2017 et il est arrivé dans son village natal de Lagué. L’ancien numéro deux des services de renseignement est décédé en détention le 17 février dernier.

L'ancien numéro deux des services de sécurité, Marcel Ntsourou, le 2 juillet 2014.
L'ancien numéro deux des services de sécurité, Marcel Ntsourou, le 2 juillet 2014. AFP PHOTO / GUY-GERVAIS KITINA
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Dans l’ancien bâtiment de la morgue municipale, le cercueil du colonel Marcel Ntsourou à moitié ouvert a été exposé à gauche de l’entrée principale. Un objet traditionnel cousu en raphia a été placé sur ce cercueil fait en bois massif.

Les parents - en majorité des femmes - de noir vêtus, se sont recueillis dans le calme, tout comme Joe Washington Ebina, acteur de la société civile : « C’est bien dommage que le pays perde un officier de sa trempe. C’est l’émotion. On ne meurt pas comme ça, mais aujourd’hui il faut maintenant simplement demander comme la société civile l’a toujours demandé, qu’il y ait vraiment une amélioration des conditions de vie dans les prisons de Brazzaville, les prisons du Congo. Qu’il y ait un dialogue qui s’ouvre entre tous ceux qui partagent des opinions différentes pour que le Congo aille mieux. Parce que l’opinion différente fera toujours partie de l’avenir de la République. »

Après le recueillement qui a duré un peu plus d’une heure, la dépouille a été embarquée dans un corbillard bien encadré par les éléments de la gendarmerie. Accompagné par des femmes pleurant à chaudes larmes, ce cortège funèbre a pris la direction de l’héliport de la base aérienne.

Zones d'ombre sur les causes de sa mort

peu après, son corps est arrivé dans son village natal de Lagué, à 400 km de la capitale où il doit être inhumé ce mardi. L'ex-numéro deux des renseignements purgeait une peine d'emprisonnement à perpétuité pour, notamment, « rébellion, détention illégale d'armes de guerre ». Il va donc être enterré alors qu'un flou demeure sur les circonstances de sa mort.

Officiellement, Marcel Ntsourou est mort à 60 ans suite à un malaise dans sa cellule. Mais depuis le début, certains émettent des doutes. « Je l'ai vu la veille à la prison. Il était en forme », raconte Sydney, un cousin de l'ancien officier. Selon lui, « le pouvoir cache des choses. Pourquoi transporte-t-il son corps en hélico alors qu'il l'avait déchu et dégradé ? », s'interroge-t-il. Sydney ajoute que « Les gens n'ont pas pu se recueillir sur sa dépouille à la morgue ou à son domicile, comme si on voulait le cacher ».

Pas d'autopsie du corps

En effet l'examen du corps de Marcel Ntsourou est devenu un enjeu au fil des jours. Le procureur a annoncé l'ouverture d'une enquête. ONG et opposition ont réclamé une autopsie à laquelle le gouvernement s'est dit favorable, à condition qu'elle soit demandée par la famille.

Roch est un cousin de Marcel Ntsourou. Selon lui, l'entourage a en effet demandé oralement, un examen du corps, mais par des médecins étrangers par souci d'impartialité. « Nous avons finalement laissé tomber parce que nous n'avions aucune confiance en ce système », explique-t-il.

Selon le gouvernement, l'entourage de l'ex-colonel a même officiellement refusé l'autopsie. Information confirmée par un proche, qui évoque aussi une volonté de conserver le corps intact. Il n'empêche dit un juriste, « dans ce genre d'affaires, le parquet peut ordonner une autopsie s'il a des doutes sur la mort, même si la famille est contre ».
 

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