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Algérie

Algérie: le groupe EI revendique l'attentat-suicide raté à Constantine

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué, ce lundi 27 février, l’attentat-suicide raté contre un commissariat de police, à Constantine, au nord-est de l'Algérie. Deux personnes ont été blessées dont le policier qui a tiré sur le kamikaze. Les autorités algériennes avaient annoncé lundi avoir empêché cette attaque dans la nuit de dimanche à lundi après avoir abattu le terroriste qui tentait de s'introduire dans le commissariat avec une ceinture d'explosifs. La branche algérienne de l'EI est active dans le pays depuis 2014.

Vue de bâtiments de la ville de Constantine, en Algérie.
Vue de bâtiments de la ville de Constantine, en Algérie. Getty Images/Dea/Archivio J. Lange/Contributeur
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Dans son communiqué de revendication, le groupe Etat islamique annonce avoir visé ce commissariat de Constantine avec un kamikaze surnommé Abu al Hassan Ali, équipé d'une valise piégée. Il s'agit du premier attentat en zone urbaine depuis l'apparition de l'EI, en Algérie, mais le texte, diffusé sur Internet par son agence de propagande Amaq, ne précise pas que l'assaillant a raté son attaque.

Dimanche soir, le terroriste est en effet parvenu à atteindre ce commissariat de quartier blessant deux policiers, mais ne tuant que lui-même. Selon la police algérienne, c'est le tir d'un agent visant à le neutraliser qui a déclenché sa ceinture explosive.

Un message fort aux autorités algériennes 

Ce n'est pas du tout un hasard si le groupe EI a visé Constantine. Cette tentative d'attentat coïncide avec la visite effectuée dimanche par le chef de l’état-major, Ahmed Gaïd Salah dans cette ville. C'est là, un message fort adressé à l'Etat algérien par l'organisation extrémiste qui s'active d'une manière accrue en Algérie.

De plus, l'attentat raté est le deuxième qui vient troubler la quiétude de Constantine, ville aux nombreux ponts suspendus. En octobre dernier, un officier de police a été tué par balle dans un restaurant de la ville et ses assaillants se sont réclamés de l'EI.

Les extrémistes tentent de s'installer sur les hauteurs de Constantine

Selon des sources sécuritaires, les extrémistes tentent de s'installer sur les hauteurs de Constantine, dans la forêt de Djebel El-Ouahch, Il y a quelques semaines, un arsenal d'armes a été découvert sur ces hauteurs.

D’après le ministère de la Défense, les forêts et les montagnes frontalières avec la Tunisie sont, depuis plusieurs semaines, le théâtre d'affrontements entre l'armée algérienne et des groupes extrémistes qui ont le soutien de l’EI et d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Des repaires d'extrémistes étaient ainsi attaqués par l'armée algérienne dans la forêt d'Afkado et dans les villes de Jijel, Skikda et Bejaïa. Plusieurs extrémistes armés ont été tués. 23, selon l’Agence France-Presse, depuis le début de l'année. Si l'on en croit certaines sources, Abdelmalek Droukdel, chef d'Aqmi, serait caché dans cette zone que les autorités essaient d'encercler.

Les autorités algériennes avaient fermé la frontière avec la Tunisie à plusieurs reprises, elles ont accentué la coordination sécuritaire avec les autorités tunisiennes et se sont mises en état d'alerte le long de cette frontière. Ces autorités ont exprimé, à plusieurs reprises, leur inquiétude de voir des combattants de l'EI s'installer dans cette zone après avoir fui les combats en Libye.

L’Algérie avait annoncé ces derniers mois, l'arrestation de plusieurs réseaux en rapport avec l'EI et Aqmi. Réseaux qui auraient projeté de faire des attentats dans le pays. La semaine dernière l'armée algérienne avait annoncé avoir tué 14 islamistes armés dans les montagnes de Bouira, à 125 km au sud-ouest d'Alger, où opère une branche locale de l'EI.

La branche algérienne de l'EI est active dans le pays depuis 2014

La branche algérienne de l'Etat islamique est une dissidence groupusculaire d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), actif en Kabylie, depuis la fin des années noires de la décennie 1990. La branche algérienne de l'Etat islamique est l'une des toutes premières a avoir annoncé sa filiation avec le groupe terroriste irakien en dehors de sa base historique en Syrie et en Irak.

Dès l'été 2014, Adbelmalek Gouri, un juge religieux d'al-Qaïda au Maghreb islamique proche de son émir Abdelmalek Droukdel fait dissidence et se proclame avec une cinquantaine d'hommes armés Jund al-Khalifa (les soldats du Califat, en français). Peu après, en septembre le groupe décapite le français Hervé Gourdel dans une vidéo diffusée sur Internet en représailles à l'intervention de la coalition internationale en Irak.

Après cet assassinat médiatisé, l'allégeance du groupuscule est validée officiellement par l'émir irakien Abou Bakr al-Baghdadi dans un communiqué audio en novembre 2014 : c'est la naissance de la franchise de l'EI en Algérie. Une franchise rapidement décimée par l'armée algérienne: après l'arrestation d'un de ses membres, le leader du groupe Abdelmalek Gouri, âgé de 37 ans, est localisé et éliminé en décembre 2014 avec plusieurs de ses hommes dans les montagnes Kabyles.

Depuis, ces jihadistes algériens très affaiblis et peu nombreux mènent des actions de harcèlement à l'explosif contre les forces de sécurité. Les premières attaques autour de Constantine remontent à décembre 2015, mais ce dimanche soir le groupe a mené pour la première fois un attentat kamikaze déjoué in extremis par la police en zone urbaine, contre un commissariat de Constantine. 

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