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Burkina Faso

Burkina Faso: qui a mis sur écoute Djibril Bassolé?

Le juge d’instruction militaire burkinabé, François Yaméogo, chargé de l’enquête sur la tentative de coup d’État de septembre 2015, a adopté le 23 septembre une ordonnance demandant à Hermann Künzel, expert allemand en investigations acoustiques, officiant notamment auprès de la CPI, d’analyser les enregistrements téléphoniques mettant en cause l’ancien ministre Djibril Bassolé. Sont-ils authentiques ? Une étape primordiale dans l'affaire des écoutes qui mêlent Djibril Bassolé et l'actuel président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro. Mais d'où proviennent ces écoutes? Qui les a réalisées ? Deux pistes semblent définitivement à écarter: les Burkinabés eux-mêmes et l'ambassade de France à Ouagadougou.

Djibrill Bassolé, lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, en déplacement au Mali, le 1er avril 2012.
Djibrill Bassolé, lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, en déplacement au Mali, le 1er avril 2012. AFP PHOTO/ ISSOUF SANOGO
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Plusieurs éléments forcent à s'interroger sur une implication de l'ambassadeur américain au Burkina, Tulibano Mushingi. Le juge Yaméogo du tribunal militaire a délivré une ordonnance aux fins d’authentification des conversations téléphoniques et l'expert allemand Hermann Künzel a 21 jours pour rendre son rapport, donc d'ici fin octobre, et qui peut-être confirmera le travail effectué par l'expert français mandaté par la défense de Djibril Bassolé.

Cet expert français, Norbert Pheulpin, a remis en cause l'intégrité des écoutes. Si Hermann Kunzel confirme, le dossier judiciaire de Bassolé est vide. Les fichiers sonores remis à l'expert allemand contenus dans une clef USB sont titrés en anglais, par exemple « Soro to Bassolé as at 22 heures 11 » ou bien on y lit la mention « MAJ », pour major au lieu de commandant.

Une source sécuritaire proche de Yacouba Isaac Zida, ancien Premier ministre de la transition, confirme l'implication des Américains. Mais pourquoi ? Par crainte d'un coup de main de jihadistes au putsch de Diendéré ? Par soutien aux autorités de la transition ?

Les relations entre Zida et Mushingi étaient étroites, un fervent évangélisme les unissait. Dans ce cas, il s'agirait d'un coup de main américain pour tuer politiquement Bassolé. Une source française affirme que l'ambassadeur américain a bien outrepassé son rôle. Contacté, un diplomate américain à Ouagadougou déclare : « nous ne sommes pas impliqués dans ces écoutes ». Mais Tulibano Mushingi reste actif. Il y a quelques jours, il a rendu visite à Djibril Bassolé dans sa prison. Pourquoi ?

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