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Gabon

Réélection d'Ali Bongo au Gabon: de l'art de «prendre acte» sans féliciter

Les principaux «amis» du Gabon ont accueilli froidement ce week-end la validation de la réélection du président Ali Bongo Ondimba. Aucun grand pays n'a encore félicité publiquement Ali Bongo pour sa réélection. La plupart ont pris acte et ont lancé des mises en garde. Mais le « prendre acte » est une formule diplomatique qui cache bien des nuances.

Ali Bongo à Libreville le 8 août 2016.
Ali Bongo à Libreville le 8 août 2016. STEVE JORDAN / AFP
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Idriss Déby, le président en exercice de l’Union africaine, a pris acte samedi de la validation de la réélection d’Ali Bongo à la présidence gabonaise. Mais derrière cette formule diplomatique peut se cacher soit un soulagement soit une gêne démocratique, que l'on soit à Rabat, Washington, Paris, à l'ONU ou à l'UA.

L'axe Rabat Libreville est historiquement fort. Le palais royal est satisfait, mais cache sa joie, voulant s'inscrire dans le concert international des réactions en demi-teintes. L'UA, elle aussi prend acte après avoir observé dans le plus grand secret le travail de la Cour constitutionnelle et après avoir remis un rapport tout aussi secret à Idriss Déby. Le patron de l'UA, compagnon de route d'El Hadj Omar Bongo, dit-on, sourirait en privé des remontrances faites au fils Ali, « élu grâce à quelques milliers de voix seulement ».

→ A (RE)LIRE : Gabon: les réactions après la validation de la réélection d'Ali Bongo

Pour Washington, Paris, Bruxelles, « l'essentiel, c'est que la crise post-électorale ne se transforme pas en un foyer de tension. Il ne faudrait pas que le Gabon s'ajoute à la RDC et au Burundi. »

Ban Ki-moon, lui, affirme avoir pris note. « Face à cette mollesse diplomatique imposée, dit un observateur, Ali Bongo a beau jeu de marteler que l'ingérence n'est pas une bonne chose. Le locataire du palais a compris que la pilule du 27 août serait digérée, assortie de la promesse d'un dialogue national. »

Dernière réaction en en date, celle de l'OIF. Ce lundi matin, la secrétaire générale de la Francophonie déclare qu'elle prend simplement « connaissance de l'arrêt de la Cour », après une élection « émaillée d'irrégularités », dit-elle.

L'enthousiasme du Mali

C'est sur un ton plutôt enthousiaste que le président malien a réagi à la réélection d'Ali Bongo. Ibrahim Boubacar Keita adresse ses « très vives et chaleureuses félicitations », et réitère ses vœux de bonheur personnel et de prospérité pour le Gabon et son président. 

En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara a parlé du Gabon comme un pays proche, avec un peuple ami. Pourtant, le chef de l'Etat ivoirien ne sera pas à l'investiture mardi : « L’actualité ne me permet pas moi-même de faire le déplacement, mais nous enverrons une délégation de haut niveau pour participer à l’investiture du président Ali Bongo et aussi pour apporter un message de paix et d’apaisement. Le Gabon est un pays proche de la Côte d’Ivoire, les peuples gabonais et ivoiriens sont des peuples amis. Les présidents depuis l’indépendance ont eu des relations particulièrement étroites et donc nous sommes soucieux de nous assurer que l’évolution des choses permette de maintenir la paix et la sécurité au Gabon ». Abidjan enverra donc des émissaires, à savoir le médiateur de la République, le directeur de cabinet de la présidence et des parlementaires. Une position alors que le pouvoir gabonais accusait des conseillers de la présidence ivoirienne de complot en lien avec Jean Ping. Des conseillers rapidement limogés.

Une chose fait l'unanimité dans les réactions internationales : les appels au dialogue, au rejet de la violence et à la paix au Gabon.

A (RE)ECOUTER : le débat africain : la réélection d'Ali Bongo Ondimba

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