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Centrafrique

RCA: situation tendue dans la région de Kaga-Bandoro

En République centrafricaine (RCA), un calme précaire règne ce dimanche 18 septembre à Kaga-Bandoro, dans le centre du pays, à 300 kilomètres de la capitale, après les heurts de ces derniers jours, qui ont fait entre 2 et 10 morts, et deux blessés graves, selon des bilans provisoires. Selon plusieurs sources, des heurts ont opposé avant-hier, des ex-Seleka à des anti-balaka dans le village de Ndomete, au sud de la localité. La Minusca, la force des Nations unies dans le pays, est intervenue.

Une patrouille de la Minusca près d'un bureau de vote à Bangui, après les élections présidentielle et législatives en Centrafrique, le 2 janvier 2016.
Une patrouille de la Minusca près d'un bureau de vote à Bangui, après les élections présidentielle et législatives en Centrafrique, le 2 janvier 2016. ISSOUF SANOGO / AFP
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Les ex-Seleka contrôlent encore largement la région de Kaga-Bandoro, mais les anti-balaka y ont renforcé leur présence, depuis le début de la semaine. Peu après ces heurts, des pillages et des braquages ont été signalés dans la localité de Kaga-Bandoro et dans des villages environnants. Pour l'heure, rien ne prouve la participation d’éléments de groupes armés dans ces derniers incidents.

Diane Corner, la numéro deux de la Minusca à Bangui, estime qu'il « faut mener des enquêtes » et confie que la Minusca a « envoyé une petite équipe là-bas ». « Il nous semble pour le moment qu’il y a eu une réunion d’anti-balaka dans ce village de Ndomete, avec, peut-être des chefs de village. Et ça aurait attiré l’attention de certains éléments ex-Seleka. Il y a eu des affrontements entre des anti-balaka et ex-Seleka à Ndomete. Pour autant que nous sachions, les anti-balaka ont été chassés du village et les ex-Seleka sont restés là pendant un certain temps. Mais ça s’est calmé grâce à notre action militaire. »

Pillage d'une ONG

Joint par RFI, Thierry Ezéchiel Yongo, chef de mission pour l'ONG d'assistance alimentaire « Person in Need Relief Mission » se trouve actuellement sur place. Il affirme que, vendredi, deux de ses employés ont été braqués et un local de son ONG a été pillé. Il dit craindre de nouvelles violences.

« Ce matin la situation est calme. Nous n’avons pas encore entendu de tirs. La situation reste calme, la population circule plus ou moins dans la ville, mais la situation reste un peu volatile. C’est seulement un nombre restreint de la population qui circule. Les mouvements restent encore vraiment limités et la tension est vive. Habituellement, le dimanche, tout le monde se prépare pour aller à l’église ou au marché, mais ce dimanche, la plupart de la population reste encore chez elle, du fait d’être braquée ou agressée par les forces qui contrôlent encore la ville », a-t-il déclaré.

Thierry Ezéchiel Yongo a, par ailleurs, souligné que, depuis vendredi soir, son organisation ne peut pas venir en aide aux populations. Il précise qu’aucune action n’a pu être menée par crainte encore de représailles. « Du moment où ce sont les personnels qui se manifestent qui sont ciblés, cela va encore restreindre l’accès à la population affectée par ces multiples crises », explique-t-il.

La Minusca « renforce son dispositif »

Dans un communiqué, la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), a indiqué, ce dimanche, avoir décidé de « renforcer son dispositif militaire à Kaga-Bandoro et Ndomete » pour prévenir toute détérioration de la situation. Le communiqué précise également que la Force de la Minusca est « déjà intervenue à Ndomete pour séparer les belligérants » afin d’éviter des répercussions sur la population civile ainsi qu’à Kaga-Bandoro afin de renforcer la sécurité dans la localité.

Diane Corner, la « numéro deux » de la Minusca à Bangui a détaillé un peu plus précisément à RFI les mesures prises. « Nous avons renforcé nos éléments militaires à Ndomete. Nous avons mis deux bases dans le village-même. Et on fait des patrouilles sur l’axe Ndomete/Kaga-Bandoro. Nous continuons en plus des patrouilles dans la ville de Kaga-Bandoro. Et nous sommes en train de renforcer nos effectifs militaires à Kaga-Bandoro. Nous sommes aussi en train de déployer des éléments de la police de la Minusca pour assurer la sécurité publique, surtout dans les espaces humanitaires, comme les camps de déplacés, pour vraiment protéger la population. » La Minusca compte environ 10 000 Casques bleus en RCA.
 

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