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Ebola

Ebola s'étend et fait de nouvelles victimes en Afrique occidentale

L'ONU et Médecins Sans Frontières se préparent au risque d'une nouvelle flambée de l'épidémie d'Ebola au Liberia, où le virus s'est désormais propagé à l'ensemble du territoire. Deux nouveaux cas ont également été confirmés au Nigeria. Au total le pays compte 14 cas confirmés et cinq décès. L'épidémie a fait 1427 morts sur 2615 cas recensés en Afrique de l'Ouest selon un nouveau bilan de l'Organisation mondiale de la santé.

Dans les rues de la capitale du Liberia, Monrovia, le pays le plus touché par l'épidémie d'Ebola, le 17 août 2014.
Dans les rues de la capitale du Liberia, Monrovia, le pays le plus touché par l'épidémie d'Ebola, le 17 août 2014. REUTERS/2Tango
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« Le rythme et l'ampleur de l'accélération d'Ebola sont sans précédent », a déclaré vendredi le directeur adjoint de l'OMS pour la sécurité sanitaire Keiji Fukuda, à Monrovia (Liberia). Aux côtés, du Dr Nabarro, coordinateur de l'ONU pour l'épidémie d'Ebola, le spécialiste a expliqué être venu voir l'épidémie d'Ebola au travers des yeux des gens, des personnels de santé, des services gouvernementaux du pays, pour prendre la mesure des problèmes à affronter et comprendre les défis. « Nous n'avons pas connu de situation d'Ebola couvrant les villes, les zones rurales, si rapidement, et sur une telle ampleur géographique », ont t-ils souligné. L'alerte est au maximum dans les pays les plus touchés, notamment au Liberia, au Nigeria, mais aussi en Guinée.

De plus en plus de malades au Liberia

Au Nigeria, la chaîne de transmissions est en train de s'étendre. Jusqu'ici les cas confirmés avaient été en contact direct avec un malade dénommé Patrick Sawyer venu du Liberia. Celui-ci est décédé à l'hôpital de Lagos le 25 juillet dernier. Les nouveaux cas qui apparaissent n'ont jamais eu de lien direct avec le défunt, mais seulement avec ceux qui l'avaient côtoyé. Au total 213 personnes ont été placées sous surveillance, a indiqué le ministre nigérian de la Santé.

L'attention des ONG est également focalisée sur un autre pays, le Liberia. Avec 624 morts, c'est le pays le plus touché par le virus d'Ebola et le système des soins de santé y est particulièrement fragile. L'ONU et Médecins Sans Frontières (MSF) se préparaient vendredi au risque d'une nouvelle flambée de l'épidémie au Liberia où le virus s'est désormais propagé à l'ensemble du territoire. Keiji Fukuda a prévenu vendredi à Monrovia qu'arrêter l'épidémie d'Ebola « ne serait pas facile » et prendrait « plusieurs mois de travail acharné ». Selon des sources concordantes, de nouveaux cas ont été découverts dans des régions jusqu'ici épargnées au sud-est de ce pays, près de la frontière ivoirienne.

A Monrovia, MSF vient d'ouvrir un nouveau centre de santé de 120 lits. L'objectif est de  disposer à terme de 300 lits. Mais selon la directrice de MSF au Liberia, la situation demeure très critique dans la capitale et que même avec 300 lits son organisation ne pourra sans doute pas faire face aux besoins des malades dont le nombre s'accroît de jour en jour. Le coordinateur de l'ONU contre Ebola, le Dr David Nabarro a entrepris une tournée de plusieurs jours dans ce pays. Il veut préparer les structures sanitaires à faire face à une possible flambée de l'épidémie, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Monrovia.

En Guinée Conakry, les guérisseurs ont le vent en poupe

Le Sénégal, quant à lui, a suspendu ses liaisons aériennes et maritimes en provenance de la Guinée, du Liberia, de la Sierra Leone, et du Nigeria. « Le Sénégal est un pays où il n'y a pas pour l'instant de cas d'Ebola, et nous espérons que cela va continuer, tient à rassurer la professeur Awa Marie Coll Seck, ministre de la Santé. On a vu que la maladie a continué à s'étendre. Elle s'est étendue vers la Sierra Leone, ele s'est étendue vers le Liberia. Rien qu'en Guinée, il y a eu la semaine dernière 47 nouveaux cas. Donc cette épidémie n'est pas contrôlée. Donc nous avons décidé de fermer nos frontières, et nous avons aussi arrêtés tout ce qui était liaisons aériennes de ces pays. Nous avons accéléré notre risposte. »

Le Gabon a fait de même. Le gouvernement gabonais a également suspendu les missions des fonctionnaires gabonais vers les quatre pays les plus touchés de l'Afrique occidentale.

Enfin, en Guinée, face à Ebola, le désespoir cède la place à la superstition, comme en témoigne le doublement des visites des Guinéens chez des guérisseurs. Simbora Misaketa est guérisseur traditionnel et vit dans la banlieue de Conakry. Il pratique depuis  deux décennies. Il a vu la fréquence de ses consultations doubler au cours des trois derniers mois. « Il s'agit de citoyens qui souhaitent se préserver de l'épidémie, soutient-il. En général, les gens viennent me consulter pour des sacrifices ou des amulettes de protection pour éviter de contracter le virus d'Ebola. Je reçois chaque jour une vingtaine de clients contre dix auparavant. »

C'est souvent l'inquiétude qui pousse les gens à se rendre chez ces guérisseurs. Leurs médecins ont beau leur dire que les méthodes des guérisseurs n'ont aucun effet sur la maladie, rien n'y fait. Les autorités sanitaires guinéennes rappellent régulièrement à la population que la seule manière de se prémunir contre la maladie, c'est d'éviter tout contact rapproché avec des personnes atteintes par le virus et de respecter scrupuleusement les règles d'hygiène.

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