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Ebola

Afrique de l’Ouest: tournée du coordinateur de l’ONU pour Ebola

Le virus Ebola continue sa progression en Afrique de l’Ouest avec 1 350 morts selon un dernier bilan de l'OMS publié ce mercredi 20 août. Au Liberia, la police a tiré sur des manifestants qui tentaient de quitter un quartier de Monrovia mis sous quarantaine, faisant quatre blessés. Le coordinateur de l’ONU pour Ebola, David Nabarro, doit débuter ce jeudi une tournée en Afrique de l’Ouest.

Dans les rues de la capitale du Liberia, Monrovia, le pays le plus touché par l'épidémie d'Ebola, le 17 août 2014.
Dans les rues de la capitale du Liberia, Monrovia, le pays le plus touché par l'épidémie d'Ebola, le 17 août 2014. REUTERS/2Tango
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David Nabarro devrait arriver dans la soirée de ce mercredi à Dakar, au Sénégal, point de départ de sa tournée en Afrique de l’Ouest. Une tournée durant laquelle il espère, entre autres, mobiliser 7 500 casques bleus au Liberia. La tension y est montée d’un cran, ce mercredi, dans le quartier West Point de la capitale, Monrovia. La police a ouvert le feu sur des manifestants, faisant quatre blessés. Ces derniers tentaient de sortir de ce quartier quadrillé depuis mardi par les forces de l’ordre suite à l'instauration d'un couvre-feu par la présidente Ellen Johnson Sirleaf. Les autorités craignent en effet la propagation de l’épidémie après l’attaque samedi dernier d’un centre de traitement qui avait provoqué la fuite de 17 patients qui ont depuis été retrouvés.

Le Liberia incapable de faire face à la crise

Avec au moins 576 décès, le Liberia reste le pays le plus touché. Et de l'aveu même de l'OMS ce chiffre est sans doute sous évalué. Pourquoi le Liberia est-il autant touché ? Les humanitaires expliquent que les années de guerre civile ont laissé le système de santé exsangue et incapable de faire face à une telle crise. « On parle, je crois, de 250 médecins pour l'ensemble du pays. Cela représente un ou deux médecins pour 100 000 habitants, explique Cyprien Fabre, chef du bureau humanitaire de la Commission européenne en Afrique de l'Ouest. Si vous imaginez une ville comme Montpellier ou Nancy avec un ou deux médecins, ça vous donne un peu l'échelle. Il y a aussi le fait que les structures ne sont pas en bon état. Il n'y a pas de faculté de médecine donc le renouvellement du personnel de santé n'est pas assuré. Il y a donc un ensemble de choses qui font que ces pays-là, et le Liberia en particulier, ne sont pas du tout capables tout seul de gérer une crise comme celle-ci. Mais très peu de pays seraient capables de le faire de toute façon et c'est pour ça qu'il y a un effort international très important qui est en train d'être fait ».

Le Nigeria a quant à lui confirmé un cinquième décès, celui d’un médecin qui avait traité le premier cas d’Ebola dans le pays.

Hier, mercredi, une centaine de médecins civils et militaires, ainsi que de jeunes volontaires de la santé ont été déployés le long des frontières sud de la Guinée avec le Liberia et la Sierra Leone pour assurer la sécurité sanitaire du pays. Une mesure mise en place dans le cadre de l'urgence sanitaire nationale décrétée la semaine dernière par le président Alpha Condé. La durée de leur mission est fixée pour le moment à trois mois, mais elle sera fonction de l'évolution de la situation sur le terrain.

Les compagnies aériennes suspendent leurs vols

Du côté des mesures de précaution encore, de nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols en provenance des pays affectés par l'épidémie. Après Air Côte d'Ivoire d'abord, puis Gambia Bird Airlines, c'est autour de Ceiba Intercontinental et Kenya Airways ce mercredi. En Sierra Leone, c’est l’inquiétude. Seules Royal Air Maroc, Bruxelles Airlines et Air France desservent encore la capitale, Freetown. Et ce malgré les appels au calme de l'Organisation mondiale de la santé. Aucune restriction de voyages touristiques et commerciaux, martèle-t-elle depuis plusieurs semaines. Selon Fadela Chaïb, porte-parole de l'organisation, le risque de transmission d'Ebola via les voyages en avion est faible :

« Quelqu’un qui a Ebola, ça se voit, assure-t-elle. Il a tous les signes de la maladie : fièvre, vomissements, diarrhée, très grande fatigue. Je ne vois pas comment quelqu’un présentant ces signes-là pourrait passer inaperçu dans un aéroport international ».

Pourtant, en juillet, un voyageur en provenance du Liberia qui présentait ces symptômes a embarqué à destination de Lagos. Une quinzaine de personnes ont été contaminées au Nigeria. Depuis, des mesures dans les aéroports des pays infectés ont été mises en place. Les passagers doivent répondre à un questionnaire, ils sont pris en photo et soumis à un rapide contrôle sanitaire. Mais, selon Claude Thibeault, médecin pour l'Association internationale du transport aérien (IATA), « il n’y a pas d’harmonisation actuellement » entre les aéroports concernant les mesures de précaution. La semaine dernière, l'IATA et l'OMS ont formé avec trois autres organisations internationales un groupe de travail afin d’informer les professionnels du tourisme et du voyage de l'évolution de la fièvre Ebola.

Et le sport est aussi touché - le football notamment - avec les premières journées de qualifications de la CAN 2015. La Côte d'Ivoire qui a suspendu mardi les compétitions internationales « jusqu'à nouvel ordre » a annoncé qu'elle ne recevra pas la Sierra Leone le 5 septembre prochain. Le match Guinée-Togo, prévu à Conakry le même jour, sera quant à lui délocalisé à Casablanca, au Maroc.

■ Ebola menace le tourisme en Afrique du Sud

La peur du virus gagne aussi l'Afrique du Sud. Le gouvernement est nerveux face à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Ces dernières semaines, deux cas suspects ont dû être testés dans le pays. Le gouvernement sud-africain se veut rassurant vis-à-vis de sa population, tout d’abord, mais aussi vis-à-vis des millions de touristes qui visitent le pays chaque année.

La ministre de la Communication, Faith Muthambi, monte au front. « Il n’y a pas de cas d’Ebola en Afrique du Sud. Nous avons confiance dans les systèmes mis en place pour détecter le virus. Le pays reste une destination de choix pour les touristes », affirme-t-il. Cette mise au point intervient alors que l’Office de tourisme sud-africain s’inquiète du nombre d’appels croissants concernant les risques d’Ebola dans le pays. Selon une grosse agence sud-africaine de safari, une compagnie d’assurance thaïlandaise a récemment annulé un voyage dans la région du Cap pour ses 1 500 employés.

Pour le ministre sud-africain du Tourisme, Derek Hanekom, il faut arrêter de faire des amalgames. « Il y a une tendance à mettre tous les pays africains dans le même sac, comme si nous étions tous affectés de la même façon par cette épidémie. Ce n’est pas le cas. Nous devons rassurer les touristes, partout dans le monde, qu’il n’y a pas de cas d’Ebola en Afrique du Sud et qu’il n’y a absolument aucun risque », a-t-il spécifié.  

Le tourisme est une source importante de revenus pour l’Afrique du Sud qui a enregistré quelque 9,6 millions de touristes l’an dernier. Le pays se présente notamment comme une destination pour les safaris sans risque de malaria.

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