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Centrafrique

RCA: les partis non représentés à Brazzaville méfiants sur l'accord

À peine signé, déjà amplement commenté. L’accord de cessation des hostilités signé le 23 juillet entre – entre autres – des représentants du mouvement anti-balaka et de la coalition Seleka suscite de multiples réactions politiques. Sans surprise, les acteurs des négociations s’estiment satisfaits, tandis que les organisations qui n’étaient pas présentes au Forum se disent méfiantes.

La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza (g.) et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, à Brazzaville, le 21 juillet 2014.
La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza (g.) et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, à Brazzaville, le 21 juillet 2014. AFP PHOTO/GUY-GERVAIS KITINA
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« Brazzaville est un grand succès », estime Smail Chergui, le conseiller Paix et sécurité de l’Union africaine. Il souligne que l'accord (disponible ici, en pdf) s’agit de la première étape d'un processus dont les grandes lignes avaient été jetées lors de la réunion du groupe de contact à Addis-Abeba, et en marge du sommet de l'Union africaine à Malabo, fin juin. Des rencontres devraient bientôt se tenir dans toutes les préfectures, « qui vont permettre à la population centrafricaine de s’exprimer ». Puis, un « dialogue politique national » devrait se tenir.

En attendant ces échéances, le conseiller de l’Union africaine estime que la balle est dans le camp du gouvernement : « Madame [la présidente Catherine Samba-] Panza pourrait peut-être prendre quelques gestes forts ces jours-ci, s’agissant peut-être de l’Aïd[-el-Fitr, fête qui marque la fin du ramadan], faire un geste envers la communauté musulmane de son pays. » Au-delà de l'éventuel symbole, il importe surtout, estime encore Smail Chergui, que « le gouvernement travaille à cet objectif qu'est le retour à l’ordre constitutionnel. »

« Effectivement, ça a été difficile »

Autre réaction plutôt optimiste : celle de l'Union pour le renouveau centrafricain (URCA), parti qui était représenté à Brazzaville par son président, l'ancien Premier ministre Anicet Georges Dologuélé. Le parti se dit satisfait de l'issue de ce Forum et de la signature de cet accord. Il s’agit d’un premier pas vers la paix, explique Gaetan Roch Moloto-a-Kenguemba, secrétaire général de l’URCA.

Le responsable revient sur les difficiles négociations de Brazzaville : « Chaque parti a posé ses conditions sur la table, et nous avons discuté. Effectivement ça a été difficile parce que la partie Seleka était venue avec une idée préconçue, explique le secrétaire général de l’URCA. Mais finalement, on n’a plus évoqué la question de la partition, l’accord a pu être conclu, et le général Mohamed Moussa Dhaffane (représentant la Seleka à Brazzaville, ndlr) a même fait une déclaration lors de la cérémonie de clôture pour demander pardon au peuple centrafricain ».

Cet optimisme n’est pas partagé par les partis qui, eux, n’étaient pas représentés à Brazzaville. « Le sommet a été mal préparé », juge Joachim Rainaldy Sioké, le premier vice-président du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC). Il estime qu’il aurait fallu aborder les grandes questions - « l’unité du pays ou la partition du pays, la question de l’amnistie, la question de la refondation de l’Etat » - avant d'aller négocier la cessation des hostilités.

Doutes sur la « bonne volonté » des signataires

Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) n’était pas non plus présent au Forum de Brazzaville. Le parti de Martin Ziguélé avait refusé d'y participer, tout comme les autres formations de l’Alliance des forces démocratiques de la transition (AFDT) - l'ancienne opposition à François Bozizé. Aujourd'hui, le MLPC est méfiant. Il demande à voir si cet accord de cessation des hostilités sera respecté sur le terrain, compte tenu des difficultés qui sont apparues lors des négociations.

Luc Guéla, porte-parole du MLPC, doute de « la bonne volonté des belligérants à signer ce cessez-le-feu » : « S’ils voulaient que le cessez-le-feu se fasse, il ne fallait pas qu’à un moment donné, la Seleka quitte la salle pour poser des préalables. Au fond, ils ont été poussés à signer ce cessez-le-feu, il y a eu un poids ou de la pression qui les a amenés à le faire. Cela nous inquiète un peu. »

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