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Burundi

Burundi: bras de fer entre les autorités et l'ONU

Au Burundi, le bras de fer entre les autorités et les Nations unies se complique. Ce jeudi 17 avril, le gouvernement a déclaré « persona non grata » Paul Debbie, un diplomate de l'ONU. Ce dernier a 48 heures pour quitter le territoire mais il est déjà, selon des informations RFI, à l'étranger. Cette demande d'expulsion fait suite à la diffusion d'une note interne de l'ONU selon laquelle le gouvernement local armerait certains de ses militants. 

Des militants du CNDD-FDD, en juillet 2005, devant le local du parti, à Bujumbura.
Des militants du CNDD-FDD, en juillet 2005, devant le local du parti, à Bujumbura. AFP PHOTO/JOSE CENDON
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Le message posté sur le compte Twitter de la présidence est ferme : « Paul Debbie, conseiller de sécurité des Nations unies, déclaré pesonna non grata. 48 heures pour quitter le Burundi à compter du 17 avril 2014 ».

Le diplomate est apparemment directement visé car sa fonction apparait dans le document onusien - qui a fuité la semaine passée - dans lequel les autorités du Burundi sont accusées d'armer et de former les membres de l’Imbonerakure, l’aile jeunesse du parti du président au pouvoir.

Des preuves ou des excuses

Le régime de Pierre Nkurunziza est dans la tourmente, malgré ses dénégations. Son image s’est fortement dégradée et, sur le plan intérieur, ces informations ont suscité des tensions ethniques dans plusieurs provinces. Bujumbura se devait donc d’agir et « comme il ne peut pas s’en prendre aux Nations unies, c’est ce diplomate qui paie, aujourd’hui, les pots cassés », estiment de nombreux observateurs.

L’ONU a, de son côté, appelé le gouvernement à enquêter sur cette question de la fourniture d’armes aux mouvements de jeunesse, ce que Bujumbura a refusé de faire jusqu’ici. Il renvoie plutôt la balle dans le camp des Nations unies à qui il exige les preuves de ses allégations ou des excuses publiques.

Le diplomate onusien Paul Debbie n'est plus à Bujumbura depuis la diffusion de ce rapport dans la presse. « Il est en mission à l'étranger », indique un responsable du bureau des Nations unies basé au Burundi avant de préciser que « ce n'est pas la présidence mais le ministère des Affaires étrangères qui a demandé, dans un courrier, le départ de Paul Debbie ».

Le bureau local de l'ONU ne souhaite d'ailleurs pas réagir officiellement pour le moment. « Nous voulons éviter le bras de fer sur cette polémique. Nous souhaitons réagir à l'ensemble des critiques émises par les autorités, notamment sur les preuves demandées au sujet des armes », explique un responsable onusien. Il faudra pour cela attendre le retour prévu, en début de semaine, du représentant de l'ONU au Burundi qui est en voyage privé depuis près d’un mois.

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