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Congo-Brazzaville

Congo-Brazzaville: des militaires sous pressions politiques

Depuis plusieurs mois, le climat se dégrade au sein de l'armée congolaise. Des militaires ont subi toute une série de pressions. Y a-t-il un lien avec l'affaire Marcel Ntsourou ? L'ancien secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité a été condamné à du sursis dans l'affaire de Mpila. Depuis, il s'est opposé au pouvoir et a notamment menacé de donner des informations sur l'affaire des disparus du Beach.

Le colonel Marcel Ntsourou (G), dans le box des accusés, lors du procès du Beach de Brazzaville en 2005.
Le colonel Marcel Ntsourou (G), dans le box des accusés, lors du procès du Beach de Brazzaville en 2005. AFP PHOTO/GG Kitina
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« L'atmosphère est malsaine », explique un opposant. Depuis l'arrestation de Marcel Ntsourou, des sous-officiers et officiers considérés comme proches de l'ex-colonel ont été menacés, convoqués, limogés, voire parfois arrêtés. « Après la libération de Marcel Ntsourou, beaucoup de gens sont venus le soutenir, pensant que le dossier était clos. Le pouvoir les a tous repérés », expliquent plusieurs sources.

Parmi eux, le colonel Alakoua, ex-porte-parole de la police ; le colonel Obouo, ancien chef des renseignements militaires ; ou encore le colonel Sahouss, ex-directeur du bataillon des chars. Le chef d'état-major, le général de division Okoï, serait lui-même sur la sellette.

« Nous traversons une zone de turbulence », confie un officier. « Beaucoup de proches de militaires viennent me voir pour savoir ce qui se passe », ajoute de son côté un défenseur des droits de l'homme.

Le ministre de la Communication crie à la manipulation. Bienvenu Okiemy ne nie pas certains limogeages ou mutations. Mais pour lui, aucun lien avec l'affaire Ntsourou. Concernant le colonel Sahouss, par exemple, le ministre rappelle qu'il a été mis en cause dans les explosions de Mpila et que la police a le droit de l'entendre pour les besoins de l'enquête.

Mais pour plusieurs sources, le vrai enjeu, c'est la présidentielle de 2016. Beaucoup prêtent au président Sassou Nguesso l'intention de vouloir modifier la Constitution pour se représenter. « Il veut dissuader toute personne de s'opposer à son projet », explique une source. Le ministre Okiémy répond que rien de tel n'est à l'ordre du jour.

La vague d'intimidation touche également la sphère politique. Plusieurs opposants se plaignent de toutes sortes de tracasseries, comme la restriction d'aller et venir ou des coups de téléphone anonymes. « Les autorités veulent nous mêler à un soi-disant complot où le nom de Ntsourou apparaîtrait », indique un opposant historique.

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