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Rwanda / France

Procès Simbikangwa: un témoin encombrant pour l'accusé

Le procès de Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France pour son lien avec le génocide de 1994 au Rwanda se poursuit devant la cour d'assises de Paris. Ce vendredi, un Tutsi a raconté avoir été sauvé par Pascal Simbikangwa, tout en mettant à mal la ligne de défense. 

Le fauteuil de Pascal Simbikangwa dans le box des accusés à la cour d'assises de Paris.
Le fauteuil de Pascal Simbikangwa dans le box des accusés à la cour d'assises de Paris. REUTERS/Charles Platiau
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Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas au procès Simbikangwa, cet ancien capitaine des renseignements rwandais poursuivi à Paris pour complicité de crimes contre l'humanité et complicité de génocide. Hier, l'accusation était à la peine - les deux témoins appelés à la barre se contredisant et apparaissaient peu fiables. Mais, ce vendredi, le témoignage d'un autre gardien du quartier de Kiyovu où vivait Pascal Simbikangwa a mis du plomb dans l'aile de la défense. 

Isaïe Harintinwari était le gardien de la maison d'un expatrié français à Kigali dans le quartier résidentiel de Kiyovu, juste en face du domicile du capitaine Simbikangwa. 

« Même si nous nous trouvons devant un tribunal, je veux dire merci à Pascal Simbikangwa ». Ce gardien, qui habitait en face de la maison de l’ex-capitaine des renseignements, se présente comme un « ami » de l’accusé. Ami, malgré leurs origines et leur rang. L’un est Tutsi, l’autre Hutu, l’un est gardien, l’autre officier. Malgré tout, assure le témoin, « je l’aimais et il m’aimait ».

Et c’est son « ami » Pascal, comme il l’appelle, qui lui a sauvé la vie « à au moins trois reprises », assure-t-il, alors qu’il avait été mêlé avec les Interahamwes, ces milices du parti du président Habyarimana au cœur du génocide.

Mais son témoignage devant la cour d’assises de Paris et « devant Dieu qui regarde dans mon cœur » ébranle sérieusement la défense de Pascal Simbikangwa. 

Il décrit un homme puissant qui avait, selon lui, droit de vie ou de mort dans le quartier, quand l’accusé se décrit comme un petit depuis son accident de voiture qui l’a contraint à quitter l’armée.

Il raconte aussi les promesses de Simikangwa aux gardiens du quartier. Promesses de leur livrer des armes pour se défendre contre des ennemis armés, le FPR (Front patriotique rwandais) en l’occurrence.

Il affirme même avoir vu un camion de paramilitaires livrer des armes chez son ami, une trentaine, évalue-t-il.

Pascal Simbikangwa, lui, nie tout rôle dans le génocide et ces récits précis ne le font pas évoluer.

« Cet homme m’aime bien, mais il n’habite pas ici », souligne l’accusé. Sous-entendu, son témoignage a été préparé par les autorités rwandaises.

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