Procès Simbikangwa: un témoin dit avoir été torturé par l'accusé
Le procès de Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France en lien avec le génocide, s'est poursuivit ce mercredi devant la cour d'assises de Paris avec le témoignage de Sam Gody. Celui-ci, qui était à l'époque rédacteur-en-chef de Kiberinka, un journal d’opposition, a témoigné à la barre et accusé Pascal Simbikangwa de l’avoir torturé au début de l’année 1992.
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Le journaliste Sam Gody affirme avoir été torturé quatre jours durant au Service central de renseignement.
« Le capitaine Simbikangwa s’est occupé de moi personnellement. Avec un fer à béton, il a massacré mes pieds. C’était de la viande », raconte-t-il à la barre.
Ce que reproche le capitaine Simbikangwa au journaliste, c’est un papier sur les escadrons de la mort. Il lui reproche également une caricature en « Une » de son journal représentant le président Habyarimana, en prêtre, célébrant une messe macabre face à ses fidèles, au premier rang desquels le capitaine Simbikangwa.
« Il m’a fait signer des papiers pour que je m’engage à ne plus me moquer de lui ni à parler des escadrons de la mort », dit Sam Gody.
Lorsque la défense intervient, elle pointe les incohérences de ce récit, à savoir un témoignage qui a souvent varié.
Et enfin, Pascal Simbikangwa prend la parole. « Ce témoin est manipulé par le FPR (le régime issu de la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais) », dit-il. Puis, il s’emballe. « Même avec les juifs, il y a eu des innocents », avance-t-il. « Vous demandez la médaille des Justes ? », lui demande le président de la Cour d’assises de Paris, Olivier Leurent. « Si je suis acquitté, je le ferai », répond l’accusé qui, visiblement, ne doute de rien.
Pascal Simbikangwa m’a torturé dans son propre bureau avec un fer à béton, avec sa propre main jusqu’à ce que je m’évanouisse.
Sam Gody
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